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Le ver de terre, ce travailleur silencieux du sol

Minuscule animal, sans pattes, ni yeux, ni poumons mais puissant allié des agriculteurs, ainsi définit-on souvent le ver de terre. Cet invertébré contribue à la fertilité des sols, donc à l’équilibre de la nature. Il facilite de fait l’aération de la terre et la circulation de l’eau en faveur du développement de l’agriculture.

Corps segmenté en anneaux recouvert de légers poils et des soies facilitant sa mobilité, le ver de terre est un véritable « soldat » de la géosphère. Le lombric représente plus de 50% de la matière organique d’origine animale (biomasse) présente dans le sol. Le sol contenant près de la moitié de la biodiversité de la planète. Nourrie de terre, de bactéries, de champignons et de matières organiques, l’espèce lombricienne travaille la terre et l’enrichit de ses excréments.

Les vers de terre, à travers leur action, favorisent la porosité du sol, la bonne circulation de l’eau et de l’air ainsi que d’autres organismes vivants. Ils améliorent la teneur du sol en azote, en phosphore, en potassium, en magnésium et en calcium. Ce qui a un impact significatif sur le rendement agricole, à l’ordre de plus de 6% pour les céréales et plus de 2% pour toutes les légumineuses. D’autres études estiment à environ 25% le taux d’augmentation de la « productivité globale des végétaux » du fait des vers de terre.

Ainsi, concluent les scientifiques de l’université de l’État du Colorado aux Etats-Unis à France TV : « sans eux [vers de terre, NDLR] nous aurions 140 millions de tonnes de nourriture, en moins dans nos champs et nos assiettes chaque année ».

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Changer de paradigme

Très utiles dans la production du riz, du blé, du maïs, de l’orge, du soja, des pois chiches ou lentilles, par exemple, les lombrics seraient menacés. L’agriculture intensive, le réchauffement climatique et certaines pratiques agricoles comme l’usage des engrais chimiques et des pesticides compromettent leur survie, et donc la productivité agricole. Face à ce déclin, les chercheurs recommandent « moins de labours, moins de pesticides, mais davantage de compost, de fumier ou résidus de culture ».

Les chercheurs de l’université de Rennes 1-Centre national de la recherche scientifique (CNRS) travaillent d’ailleurs à mieux cerner comment ces animaux améliorent la qualité du sol et comment « les pratiques agricoles influent à leur tour sur cette biodiversité ». Ils entendent  « proposer des outils de décision aux agriculteurs et voir si l’on peut conduire des pratiques à la fois réalistes et durables sur le plan économique, environnemental et sociétal. ». C’est le pas vers la transition agroécologique avec, comme « acteurs et indicateurs », les vers de terre.

Emmanuel M. LOCONON

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