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Messan Azanlekor : « Consommer local, c’est conforter la trésorerie de l’Etat »

Retraité depuis plus de quatre (4) ans et résolument engagé aux côtés de son épouse restauratrice hôtelière dans l’agrobusiness, Messan Azanlekor est cofondateur de Eagles Consulting DEPUR. La structure valorise sous diverses formes les matières premières agricoles locales au Togo. Au micro de votre média Agratime, il défend, soulignant l’importance de la consommation locale, qu’en Afrique, le ‘’consommer local’’ doit aller de soi. C’était lors des foires organisées à l’occasion de la 4ème édition de la célébration du mois du consommer local. Lisez plutôt !

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Agratime: Bien qu’à la retraite, vous continuez à travailler pour la valorisation des produits agricoles africains.

Messan Azanlekor : Oui, nous faisons de la transformation agroalimentaire. Nous sommes dans les épices, les bouillons, les liqueurs et dans les boissons soft (Biha, tchoucoutou, tchapalo…). En termes de liqueurs, nous avons une gamme de sept (7) liqueurs que sont : Dépur cristal, Dépur agatte miel, Dépur cornaline, Dépur tonus … et toutes ces liqueurs ont des fonctions particulières. En termes d’épices, nous avons du piment vert déshydraté et assaisonné que nous conditionnons.

Nous avons les grains de nérés transformés en moutardes pâteuse et moulue sec. Nous avons aussi de la potasse développée à base des bananes plantains et des gombos déshydratés assaisonnés et conditionnés.  Nous sommes dans la poterie et aussi dans la lithothérapie c’est-à-dire que nous soignons par les pierres. C’est une médecine alternative, parce qu’aujourd’hui, la médecine dite conventionnelle ou moderne ne soigne pas tout, ne guérit pas tout.

Pour vous, quelle est l’importance du ‘’Consommer local’’ puisque nous célébrons la 4ème édition du mois de la consommation locale dans l’espace UEMOA.

L’initiative de la consommation des produits locaux appelée « Consommer local » ne date pas ‘’d’hier’’. Même si c’est en 2019 que l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a lancé cela, je me rappelle qu’au Togo il y avait une campagne qui était faite, « consommer togolais ». Mais malheureusement ça fait feu de paille, ça s’est arrêté et depuis 2019-2020, l’ensemble des pays de l’UEMOA a lancé l’initiative du ‘’ Consommer local’’. Cela a un triple avantage. Le premier c’est de valoriser les produits locaux, donner du travail à la jeunesse et exporter une partie de ce qui est produit localement.

Donc quand on consomme du local, ça conforte la trésorerie de l’Etat. Au lieu qu’on commande à l’extérieur des produits identiques ou des produits similaires, ils sont produits et  consommés localement sur le plan national.

Aussi, il y a de la main d’œuvre qui est recrutée, les jeunes sont recrutés dans les unités de production et donc ils trouvent du travail et tout le monde se porte bien. Les jeunes entrepreneurs sont valorisés, tout le monde se tire à bon compte et l’argent circule bien dans le pays.

Malgré ces avantages, les populations peinent toujours à consommer plus ce qui est produit dans leur pays au profit de ce qui vient de l’extérieur. Quelles sont les raisons et que faire pour y palier ?

L’une des raisons c’est qu’on est extravertis. On aime ce qui vient de l’extérieur et on dénigre ce qui est local. Or quand nous prenons par exemple des boissons qui ont les mêmes caractéristiques, ce qui est produit localement n’a pas beaucoup de temps de transport, alors que le même produit ou un produit similaire qui vient d’Asie, d’Europe ou des Etats-Unis met au bas mot 45 jours pour arriver dans nos pays et dans les boutiques. La contamination peut arriver, et quand ce sont des produits similaires, au pays on sait comment c’est produit. On peut aller rapidement à la source chez le producteur pour voir ce qui ne va pas, ce qui n’a pas marché. Alors que ce qui est commandé, la traçabilité met du temps.

Et donc comme on le dit souvent, ‘’ la répétition est pédagogique’’, il faut continuer à sensibiliser la population. Il faut leur rappeler que « aimer son pays, c’est faire preuve de nationalisme. Et acheter ce qui vient de l’extérieur du continent, on n’aide pas à construire son pays ».

Un mot pour conclure

Nous sommes dans le mois du « consommer local ». Normalement ça ne doit pas être un mois, mais c’est toute l’année que nous devrions chercher à consommer local.

Propos recueillis par Sèna Serge ADJAKOU

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