L’Algérie et l’Italie ont signé le samedi 6 juillet 2024 un accord-cadre portant sur un projet d’investissement italien dans le sud du plus grand pays d’Afrique. Ce projet vise à produire du blé et à renforcer la sécurité alimentaire de l’Algérie.
Cet accord s’inscrit dans le cadre du « Plan Mattei« , du nom d’Enrico Mattei, fondateur de l’Eni, le géant énergétique public italien. Dans les années 1950, Mattei prônait des liens de coopération avec les pays africains. La cérémonie de signature a été coprésidée par les ministres algériens de l’agriculture et des finances, Youcef Cherfa et Laziz Fayed.
D’une valeur de 420 millions d’euros, ce projet sera réalisé sur une superficie de 36 000 hectares dans la wilaya de Timimoun. Il comprend la production de blé, de lentilles, de haricots secs et de pois chiches, ainsi que la construction d’unités de transformation pour la fabrication de pâtes alimentaires, de silos de stockage et d’autres infrastructures essentielles.
Le projet sera mené par le groupe italien Bonifiche Ferraresi en partenariat avec le Fonds national d’investissement pour la culture de céréales et de légumineuses. L’accord-cadre a été signé au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC, Alger) par Souad Assaous, directrice générale de l’investissement et du foncier agricoles au ministère, et Federico Vecchioni, PDG de la société italienne. La signature s’est déroulée en présence de ministres et de responsables des deux parties algérienne et italienne.
Une coopération bilatérale renforcée
« Je suis ici en Algérie pour renforcer les relations bilatérales entre les deux pays qui ont de nombreux points communs à travers leur histoire, leurs connaissances, leurs traditions et le courage partagé par leurs peuples », a déclaré Francesco Lollobrigida, ministre italien de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et des forêts. Pour lui, l’objectif de cet accord est de « consolider un partenariat réussi qui repose sur un élément clé de la sécurité alimentaire, mais aussi du développement et de la création de richesses entre les deux pays ». Cet investissement « bénéfique » vise également à assurer une production de qualité tout en tenant compte des changements climatiques et en favorisant le respect et la protection de l’environnement.
« Nous franchissons une nouvelle étape pour consolider nos relations avec l’Algérie, qui joue un rôle crucial dans la croissance économique du continent, possédant un potentiel considérable et bénéficiant d’une jeunesse dynamique », a ajouté le ministre. Il s’est également réjoui de la mise en œuvre de ce projet d’envergure dans le Sahara algérien, exprimant le soutien continu de l’Algérie à la croissance économique en Afrique. « Je suis très fier de conclure cet accord. Nous ne pouvons pas ignorer le soutien de l’Algérie à l’Afrique. Nous considérons l’Algérie comme un partenaire respecté », a-t-il souligné. Cette coopération « témoigne de la volonté des populations de la région de concrétiser ce projet, non seulement pour créer des emplois et générer de la richesse, mais aussi pour améliorer le niveau de vie des habitants ».
L’Algérie vise donc, à travers la mise en œuvre de ce plan, « à atteindre l’autosuffisance en blé dur en augmentant les superficies de production à 500 000 hectares dans le sud ». Un délai de trois ans est fixé pour convertir ces 500 000 hectares en zones cultivables stratégiques afin de garantir la sécurité alimentaire du pays et de réduire sa forte dépendance aux importations, a indiqué le ministre algérien de l’Agriculture, Youcef Cherfa.
Dorice M. AHOLOUKPE
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