Environnement

Préservation des zones humides au Bénin : un impératif environnemental

Basse Vallée de l’Ouémé, Lac Nokoué, Lagune de Porto-Novo… Le Bénin dispose de plusieurs zones humides. Elles sont menacées par la poussée démographique, la pollution hydrique et la charge de matières nutritives qui proviennent du ruissellement des engrais. Pourtant, ces zones humides, souvent négligées par les communautés, sont d’une grande importance dans la lutte contre le changement climatique.

Les écosystèmes aquatiques sont des atouts naturels qui stockent une importante quantité de carbone, un élément vital. Leur préservation est essentielle pour réguler le climat, prévenir l’érosion côtière et atténuer les effets de la sécheresse, selon Docteur Georges Nobimé, enseignant-chercheur au département de géographie à l’Université d’Abomey-Calavi.

« Ce sont des vraies infrastructures naturelles. Elles constituent, entre autres, des puits de carbone. Elles retiennent près de 30% de tout le carbone terrestre, soit deux fois plus que les forêts au niveau mondial. C’est aussi des remparts contre les effets du dérèglement climatique, contre l’érosion du littoral, les inondations, la sécheresse », a déclaré l’enseignant-chercheur.

S’inscrivant dans la même logique, son collègue, Docteur Patrice Maximilien Boko, souligne que les zones humides jouent un rôle crucial dans la filtration et l’amélioration de la qualité de l’eau. De plus, elles sont des alliées dans la prévention des inondations et absorbent le dioxyde de carbone produit par la respiration et les sources de combustion (charbon, bois, méthane, etc.)

Ces espaces sont favorables à plusieurs activités humaines : la pêche, la pisciculture, le maraîchage et bien d’autres, clarifie Docteur Landryk-Estelle Brun, spécialiste en gestion de l’environnement et experte en gestion des zones humides. «Nous avons les vaches, le pâturage, le riz, le fruit, les produits maraîchers, les sels, les crêpes océanaires, l’exploitation forestière, les sables, les carrières. En ce qui concerne la production piscicole, nous avons la pêche, la pisciculture. Pour ce qui concerne la production conchylicole, nous avons les mules, les huîtres et puis les coquilles », a-t-elle indiqué.

Les zones humides sont également essentielles pour la préservation de la faune, offrant un environnement propice à la diversité des espèces animales et végétales, renchérit Docteur Georges Nobimé. A l’en croire, de nombreuses espèces d’oiseaux nichent ou s’alimentent dans ces zones. De même, les loutres, les crocodiles, les sitatungas, les antilopes d’eau, les damans d’arbre et bien évidemment les poissons y trouvent refuge. Tous ces animaux jouent un rôle crucial dans la biodiversité dont la destruction leur sera préjudiciable autant qu’à l’homme.

Pour freiner la destruction des zones humides, le Bénin s’est doté de plusieurs lois dont celle relative à la protection, l’aménagement et la mise en valeur de la zone littorale. Au sens de cette loi, une zone humide représente les étendues de marais, de fagnes de tourbières ou d’eaux, naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l‘eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eaux mannes dont la profondeur ne dépasse pas six (6) mètres à marée basse.

Auriol HOUDEGBE

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