Au Sénégal, le prix d’achat du kilogramme d’arachide auprès des producteurs pour la campagne de commercialisation 2024-2025 est fixé à 305 francs CFA. L’information a été rendue publique par le Premier ministre, Ousmane Sonko, lors d’une annonce faite le mardi 26 novembre 2024.
L’arachide, aux côtés de l’anacarde, demeure l’une des principales cultures de rente du pays. Dans le cadre de la campagne agricole 2024-2025, le gouvernement a adopté de nouvelles mesures visant à garantir une récolte suffisante pour répondre aux besoins industriels tout en assurant un revenu stable aux producteurs. Le nouveau prix de l’arachide marque une augmentation de 8,9 % par rapport à la campagne précédente, soit une hausse de 25 francs CFA. Cette décision témoigne de la volonté du gouvernement de soutenir les agriculteurs et de stimuler la production d’arachide au Sénégal.
Une revalorisation au-delà des attentes de la filière
Le tarif de 305 francs CFA dépasse les attentes des acteurs de la filière, en particulier celles du Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA), principal organisme représentant les producteurs, qui plaidait pour un prix de 290 francs CFA le kilogramme. Cette revalorisation constitue un signal positif pour les cultivateurs, qui espèrent voir leur travail mieux rémunéré.
Contexte de restrictions sur les exportations
Cependant, cette mesure intervient dans un contexte particulier où les exportations d’arachides sont interdites depuis le 15 novembre 2024. Si cette interdiction est perçue comme bénéfique pour les industriels locaux, notamment pour la Sonacos, principal huilier du pays, elle suscite des inquiétudes parmi les exportateurs. Ces derniers redoutent une réduction de leurs recettes avec la fermeture des marchés internationaux.
Les données de la plateforme Trade Map révèlent que le Sénégal a exporté pour plus de 109,5 millions de dollars d’arachides non décortiquées en 2023. La culture de l’arachide occupe une place importante dans l’agriculture sénégalaise, couvrant plus de 1,2 million d’hectares, principalement dans les régions de Thiès, Louga, Diourbel, Fatick et Kaolack, au cœur du bassin arachidier.
Avec ces nouvelles mesures, le gouvernement sénégalais entend à la fois soutenir la filière arachidière locale et répondre aux enjeux de sécurité alimentaire et de compétitivité industrielle. Reste à savoir si la hausse des prix et les restrictions sur les exportations permettront de maintenir un équilibre bénéfique pour tous les acteurs du secteur, des producteurs aux industriels.
Dorice M. AHOLOUKPE
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