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ACMA2 : Plus de 400 millions de produits agricoles vendus au Nigéria

Avec une population équivalente à 20 fois celle du Bénin et une industrialisation assez développée, le Nigéria apparaît comme un marché à conquérir et à la portée des acteurs agricoles béninois. Néanmoins, les barrières aux échanges transfrontaliers incitent ces derniers à recourir à des circuits informels peu rémunérateurs. En facilitant un cadre d’échange avec les entreprises nigérianes, le Programme Approche Communale pour le Marché Agricole Phase 2 (ACMA2) a amélioré les conditions d’accès à ce marché au profit de ses bénéficiaires. Juliette Aziaglo, facilitatrice de marché dans les départements de l’Ouémé et du Plateau, nous fait le point de cette composante du programme après quatre ans d’activités.   

Agratime : Pourquoi le Programme ACMA2 a-t-il opté pour le Nigéria comme marché prioritaire d’écoulement pour ses bénéficiaires?

Juliette Aziaglo : Premièrement, le Nigéria a été choisi parce qu’il est déjà un grand pays industrialisé qui a besoin d’une quantité importante de matières premières pour faire fonctionner ses usines. Deuxièmement, les produits agricoles que nous produisons au Bénin font partie des produits dont la population nigériane a grand besoin dans son alimentation. Troisièmement, le Nigéria partage une grande partie de ses frontières avec le Bénin. Ceci a donc facilité l’accès à plusieurs marchés au niveau du Nigéria pour les acteurs béninois.

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Juliette Aziaglo, Facilitatrice de marché dans les départements de l’Ouémé et du Plateau pour ACMA2

Quelles sont les différentes phases d’action qui ont favorisé les partenariats commerciaux entre les acteurs des deux pays?

La première action importante que le programme ACMA2 a exécutée a été la construction des Infrastructures et Equipements Marchands au niveau de plusieurs communes. Ensuite, nous nous sommes investis dans la recherche de marchés  grâce à notre partenaire Sahel Consulting. C’est une structure qui intervient au Nigéria sur la recherche du marché. Elle s’est chargée de faire la prospection, de négocier les marchés avec les entreprises et industries du Nigéria qui ont une grande demande de ces produits que nous appuyons ici au Bénin.

Enfin, nous avons les activités du Cadre de Concertation Inter Communal (CCIC) qui ont permis de négocier et d’échanger avec certaines Chambres de commerce et d’industrie du Nigéria.  Elles nous ont permis d’obtenir des partenariats commerciaux avec un grand nombre d’entreprises et d’industries nigérianes. Aussi, allons-nous au contact des populations nigérianes par le biais des foires qu’ils organisent. Nous faisons participer nos acteurs PEA à des foires qui leur permettent d’échanger, de négocier et de nouer des contacts durables avec les acheteurs nigérians pour continuer à  écouler leurs produits.

Quel est aujourd’hui le bilan des échanges commerciaux ?

Le bilan des transactions entre les acteurs PEA et les entreprises nigérianes de façon globale est satisfaisant. Nous avons pu obtenir de belles opportunités et une belle collaboration entre les différents acteurs, mais la situation du Covid-19 et celle liée à la fermeture des frontières pendant 16 mois est venue freiner un tant soit peu le cours des activités.

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Aperçu extérieur d’un magasin de stockage de produit agricole construit par e programme ACMA2 au profit de ses bénéficiaires

À ce jour, nous pouvons dire que les transactions ont permis de réaliser des ventes allant jusqu’à 400 millions de francs CFA. Nos acteurs PEA ont très bien apprécié les partenariats qui sont nés avec les actions deACMA2 et l’appui des CCIC pour obtenir ce marché d’écoulement. C’est vrai qu’il y avait des transactions qui s’effectuaient entre les acteurs béninois et les acheteurs nigérians, mais avec l’appui du programme ACMA 2, les transactions sont plus intéressantes et il y a des facilités qui ont été accordées à nos acteurs pour vendre leurs produits aux entreprises nigérianes. Ces derniers veulent que les produits soient livrés au Nigéria. Mais avec l’intervention du programme ACMA 2, nous sommes arrivés à trouver des formules plus ou moins simples qui permettent aux acteurs de leur livrer les produits sans beaucoup de désagréments.

La qualité du produit et le respect des clauses du contrat sont très importants pour les entreprises.

Quelles mesures le programme a-t-il prises pour assurer la pérennité de ces partenariats?

La durabilité des actions au niveau du programme ACMA2 est très importante. Nous avons renforcé la capacité des acteurs PEA sur une bonne politique de gestion client. Donc, nous à les amenés à prendre conscience qu’ils doivent être irréprochables vis-à-vis de leurs clients. Nous leur avons aussi appris à observer une bonne rigueur dans les transactions. Une exigence qui n’est plus à préciser, c’est la mise à disposition des produits de bonne qualité aux clients. Enfin, nous avons mis à la disposition des gestionnaires des IEM et des comités multiacteurs qui se chargent de la gestion des IEM, la base de données des acheteurs potentiels que nous avons au niveau du département « Accès au marché », pour leur permettre d’être en contact permanent avec les entreprises et d’échanger librement.

Propos recueillis : Méchac AWOKOLOÏTO

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