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Recherches et innovations agricoles au Bénin : l’Inrab se laisse explorer par le public

L’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) a ouvert ses portes au public. Acteurs agricoles et personnes curieuses ont librement et gratuitement accès aux expositions du 20 au 21 septembre 2023.

Le ruban est coupé, les visiteurs circulent sans billet depuis hier sous les bâches installées dans la cour gazonnée de l’Inrab. Ils découvrent ou redécouvrent les œuvres de cet établissement public dont le maître-mot est la recherche agricole. Bien qu’il existe depuis le 6 juillet 1992, ce temple de recherche est en effet méconnu du grand public.

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L’ancien ministre de l’agriculture, Delphin Koudandé coupant le ruban

« Beaucoup de gens disent : les chercheurs [béninois, NDLR] cherchent et ne trouvent pas. Nous voulons donc prouver que les chercheurs trouvent. Il fallait ouvrir l’Inrab à la population pour qu’elle puisse venir voir ce qu’il y a comme technologies qui puissent améliorer les activités agricoles », explique Dr Alice Kouboura Djinadou Igué, chercheure et cheffe service valorisation des acquis de recherches et des innovations à l’Inrab.

« Nous produisons beaucoup, mais j’avoue que nous n’avons pas le savoir-faire pour faire connaitre ce que nous avons comme innovations », déclare Dr Adolphe Adjanohoun, directeur général de l’Inrab. Il a profité pour appeler les visiteurs à être des « ambassadeurs » de l’Institut auprès des leurs.

Quelques innovations de l’Inrab

Technologies développées par l’Inrab, il y en a toute une gamme, des intrants végétaux aux produits finis. Des semences pré bases de filières prioritaires (maïs, riz, maraichage, etc.) aux machines agricoles, passant par des vitro plants de manioc, des biostimulants, des techniques de transformation, des solutions de lutte contre les maladies et ravageurs des plantes, ou des échantillons de produits agricoles obtenus du fait de la recherche, tout a été mis à nu.

Inrab
A l’entrée des stands, des machines diverses accueillent les visiteurs

A l’entrée des stands, des machines diverses accueillent les visiteurs. On peut y distinguer entre autres une égreneuse de maïs, des plateaux de cuisson massive du ‘’ablo’’ (un gâteau à base de farine de riz légèrement sucré) ou un outil d’étuvage du riz. Ce sont de fabrications locales, assurent les chercheurs qui vantent leur efficacité devant des visiteurs émerveillés, constitués aussi bien de producteurs, de transformateurs que de commerçants.

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Les différentes variétés de maïs développées ou en expérimentation sont exposées

De stand en stand, les technologies et innovations de l’Inrab se dévoilent une à une. Les différentes variétés de riz et de maïs développées ou en expérimentation sont exposées.

« Avec les problèmes de gestion des cultures, nous appréhendons les performances en termes de résistance ou de tolérance des variétés de maïs aux ravageurs ainsi qu’aux pathogènes, à la sécheresse aussi », explique Bello Saliou, chef du programme national de recherche sur le maïs.

L’Inrab développe aussi de nouvelles pratiques culturales (de semis, de sarclage, d’épandage) pour accroitre le rendement agricole, a-t-il ajouté.

Il y a aussi au rendez-vous le soja et ses dérivés sans oublier le manioc. L’exposition des acquis de cette dernière filière attire la curiosité des visiteurs. Pour cause, les géantes racines de manioc posées devant le stand. Ce sont des variétés assainies, développées in-vitro (vitro plants), fait savoir le chercheur Joël Azagba. Ces variétés contribuent à lutter contre l’insécurité alimentaire, renchérit-il.

Plus loin, les variétés de coco (grand et nain) érigent quartier à côté des ananas, des bananes et du palmier à huile. Ces filières ont fait l’objet de plusieurs recherches ces dernières années. Ce qui a permis par exemple d’accroitre le rendement du palmier à huile avec des régimes allant jusqu’à 28kg. Le Bénin, anciennement pionnier dans cette filière, a été « damé », mais « grâce à l’Inrab, on va encore percer », espère le secrétaire général de l’Association nationale des organisations professionnelles des éleveurs de ruminants (Anaper-Bénin), Maoudé Dialiri Ambarka, après avoir parcouru les expositions.

Ancien ministre de l’agriculture, Delphin Koudandé a coupé le ruban, symbolique de l’ouverture officielle des activités. Après avoir parcouru les stands, il a apprécié l’initiative de l’Inrab de se montrer au public, notamment le monde agricole. « Avec tout ce qui a été dit et les documents qui sont présentés, les producteurs ont de quoi vraiment s’approprier pour améliorer leur productivité et leur production », déclare l’ex-ministre.

Emmanuel M. LOCONON

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