En Afrique, elles représentent 70 % de la main-d’œuvre agricole, pourtant leur représentativité au sein des organisations professionnelles d’agriculteurs traine. Alors que le monde célèbre la journée des droits des femmes, il est opportun de souligner la nécessité pour elles d’être plus engagées au sein des OPA.
Les femmes constituent la principale main-d’œuvre de l’Agriculture sur le continent surtout au sein des exploitations familiales. Elles sont actives à tous les maillons des chaînes de valeur agricoles. « Elles sont responsables du stockage et de la transformation des produits agricoles et jouent un rôle central dans la sécurité alimentaire des ménages », va préciser Simplice Nouala, chef de la division agriculture et de la sécurité alimentaire à l’Union africaine dans le cadre du lancement d’un projet ciblant les femmes, cité par nos confrères de Africa24.
Ainsi, la production agricole notamment les denrées alimentaires ainsi que la sécurité alimentaire repose sur elles, de la cellule familiale jusqu’au niveau continental. Et pour cause, elles réinvestissent jusqu’à 90 % de leurs revenus pour couvrir les besoins alimentaires et sanitaires de leurs familles. Néanmoins, leur représentativité au sein des instances où se formulent et se décident les politiques agricoles orientées sur le genre demeure une problématique d’actualité. Bien qu’elles animent les mouvements paysans et travaillent à leur propre autonomisation au sein des groupements et coopératives rurales, il n’en est pas autant au sein des organisations des niveaux national et sous-régional où il se pose un problème de leadership féminin.
Un travail effectué sur la question par le média Jamag l’an dernier révèle les causes possibles de cette absence. On évoque essentiellement les réunions interminables et non concluantes, l’incohérence du fonctionnement des OPA avec les attentes des femmes, l’épuisement de l’engagement des femmes qui se solde par un départ tacite des postes à responsabilités au sein de ces OPA, etc. À tout ceci s’ajoute l’emploi du temps des femmes qui doivent cumuler à ces postes de responsabilité leur rôle d’épouse et de mère.
Ce que doivent faire les femmes pour s’affirmer durablement dans les OPA
Aucun doute ne subsiste sur le fait qu’une décision qui engage le droit et les intérêts des femmes ne saurait être légitime, voire efficace, si elles ne participent pas au débat. De ce fait, leur présence au sein des organisations d’agriculteurs devient tout aussi légitime puisqu’elles représentent plus de la moitié de la main-d’œuvre dans le secteur.
Sur la question, Halima Tiousso, présidente du collège des femmes du Roppa, le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest recommande plus d’engagements de la part de ses semblables.
« Les femmes agricultrices doivent continuer à être engagées au sein des exploitations familiales et au sein des organisations. Elles doivent continuer en même temps que les hommes à être présentes dans toutes les activités que ce soit au niveau associatif qu’à la base afin de construire un leadership féminin encore plus fort », suggère-t-elle.
La liberté d’association pour les femmes agricultrices est un acquis dont elles jouissent déjà. Le plus grand combat pour s’affirmer davantage à un niveau plus élevé notamment dans les interprofessions, les unions nationales et fédérations doit encore être remporté.
Méchac A.
