A court de financement, le Programme alimentaire mondial (PAM) a diminué la portée de son aide alimentaire en Haïti, pays caribéen situé sur l’Île d’Hispaniola. Si rien n’est fait, la situation pourrait empirer, a alerté lundi, l’agence onusienne.
Ils sont 100.000 Haïtiens vulnérables à ne pas recevoir d’aide alimentaire du PAM en juillet. En effet, l’organisme humanitaire a déclaré ne pas être financièrement en mesure de couvrir tous les besoins contrairement aux mois précédents. Conséquence, des milliers de personnes dans la précarité en Haïti sont obligées de « se débrouiller » sans soutien.
Le pays traverse depuis plusieurs mois une inquiétante crise humanitaire. Les droits humains y sont compromis ainsi que la sécurité alimentaire. Selon le PAM, « près de la moitié de la population – 4,9 millions de personnes » est incapable de se nourrir. 750.000 personnes ont un besoin urgent, a fait savoir un communiqué publié sur le site du Programme.
LIRE AUSSI Éthiopie : l’ONU suspend son aide alimentaire pour « vol généralisé » des vivres
Besoin de financement immédiat au PAM
Au premier semestre de 2023, le PAM a soutenu 1,5 million de personnes vulnérables en Haïti. Il a pu fournir des repas scolaires chauds à plus de 450.000 écoliers dans tout le pays. De même, de nombreuses familles ont bénéficié de transferts d’argent.
Par contre, le second semestre s’annonce un peu sec, on note déjà pour ce mois de juillet 25% de réduction du nombre d’Haïtiens bénéficiant de l’aide humanitaire vitale de l’institution spécialisée des Nations Unies. Elle a besoin au total de 121 millions de dollars de financement pour parachever sa mission.
« Nous avons les personnes, le plan et la capacité de continuer, mais à ce stade, sans financement immédiat, nous sommes obligés de faire des coupes qui signifient que des milliers d’Haïtiens les plus vulnérables ne recevront pas d’aide cette année », a déclaré Jean-Martin Bauer, Directeur national du PAM.
A l’échéance 2023, le Programme alimentaire mondial vise l’objectif d’atteindre 2,3 millions de personnes en Haïti. Il a donc besoin davantage de fonds sans quoi « de nouvelles coupes dévastatrices » pourraient survenir. A en croire le représentant du Programme en Haïti, l’heure n’est pas à « laisser tomber les Haïtiens au moment où ils ont le plus besoin de nous ».
LIRE AUSSI Alimentation : le Sahel « à un pas de la famine », rapporte l’ONU
