Léon Sohoto, instituteur à la retraite reconverti dans l’agriculture à Ouinhi, a fait le choix du bio sur sa ferme « La Gelée Royale ». Face aux défis climatiques liés à la gestion de son orangeraie, il s’est tourné vers le FNDA pour investir dans des équipements d’irrigation. Grâce au financement obtenu, il gère efficacement son exploitation avec des cultures diversifiées.
Né de parents paysans et ayant grandi dans l’atmosphère des travaux champêtres, Léon Sohoto a appris dès son jeune âge les rouages de l’entrepreneuriat agricole. Bien que le temps ait passé, sa passion pour l’agriculture est restée intacte. Après avoir quitté les salles de classe, Léon, l’ancien instituteur, a retrouvé les champs en lançant sa ferme « La Gelée Royale » il y a environ quinze ans. Après 30 ans de carrière dans l’enseignement, Léon a décidé de se lancer dans l’agriculture à Houédja, dans la commune de Ouinhi, motivé par le désir de rester actif et de poursuivre un rêve personnel.
Le nom de son exploitation vient de son ambition d’isoler la gelée royale des abeilles afin d’en commercialiser.
« J’ai installé la ferme deux ou trois ans avant la retraite. […]. La gelée royale, c’est une substance qui stimule la mémoire, un produit très rare. On ne trouve pas ça facilement sur le marché », explique l’entrepreneur agricole. Pour y parvenir, il possède plusieurs ruches d’abeilles.
Aujourd’hui, l’exploitation à laquelle il se consacre entièrement depuis 2019 est un modèle de diversification et de réussite agricole. Sur cette ferme, qui s’étend sur environ 6 hectares, on trouve des agrumes (oranges, citrons, mandarines), du maïs, des haricots, de la patate douce, du manioc et des arachides. L’ancien instituteur est également aviculteur et éleveur de porcs. Il possède également sur son exploitation des palmiers à huile ainsi que des arbres à bois comme l’acacia et le teck.
Ses orangeraies produisent suffisamment de fruits pour être vendus pendant la période du carême des musulmans ou sur les marchés. Les volailles sont également vendues sur le même circuit ou sur demande. Bien qu’il soit relativement épargné par les feux de brousse, Léon a été affecté par les changements climatiques, ce qui a impacté ses rendements. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à solliciter le soutien du Fonds National pour le Développement Agricole (FNDA), qui a joué un rôle crucial dans l’évolution de sa ferme.
Le soutien décisif du FNDA qui sauve l’orangeraie de Léon
Avec l’accompagnement de Swisscontact, un partenaire du FNDA, Léon a sollicité la Société pour la Promotion et l’Appui au Développement des Micro-Entreprises (PADME) pour obtenir un crédit d’investissement. Grâce à ce crédit, facilité par les mécanismes du FNDA, il s’attèle à irriguer son orangeraie en prévision de la saison sèche afin d’éviter les pertes massives de fruits qu’il avait déjà subies en raison du manque d’eau.
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En effet, le FNDA a joué un rôle essentiel en facilitant l’accès aux crédits pour Léon. Initialement confronté à des taux d’intérêt allant de 19% à 24%, il a pu bénéficier d’un taux réduit à 12% grâce aux mécanismes d’accompagnement du FNDA. Avec ce crédit bonifié, Léon ne paie actuellement que 2% d’intérêt, le FNDA prenant en charge la différence. Cela constitue un soulagement pour l’instituteur à la retraite.
« Le crédit que nous avons obtenu est un crédit d’investissement. Nous sommes en train d’installer un système d’irrigation. C’est pour cela que nous ne payons que 2% et que le FNDA prend en charge le reste. Le fonds aide vraiment les producteurs agricoles et facilite le développement de l’agriculture ».
Aujourd’hui, le puits est déjà foré et l’installation des équipements est en cours. Et même si cela a été rendu possible grâce au crédit obtenu, le chemin parcouru n’a pas été sans embûches.
Léon face aux défis du crédit et de son exploitation
L’une des principales difficultés rencontrées par Léon tout au long du processus était l’obtention du crédit au bon moment pour l’avancement de ses travaux.
« Le temps nécessaire pour obtenir le crédit est trop long. Parfois, le financement arrive au mauvais moment. Cela survient au moment où il est difficile d’entreprendre. Et si on n’est pas vraiment habile, on ne peut pas réussir ce qu’on veut faire », déplore l’entrepreneur agricole.
Face à ce constat, Léon Sohoto suggère que les crédits soient mis à disposition à des dates appropriées pour permettre aux producteurs d’en tirer tous les avantages.
L’autre défi auquel Léon doit faire face est lié au respect des normes de production biologique. Conscient des effets néfastes des produits chimiques sur la santé, il utilise des engrais organiques pour fertiliser ses cultures. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il a associé l’agriculture à l’élevage, afin de recueillir chaque jour 10 kg de déjections de ses vaches.
De plus, pour lutter contre les insectes attaquant son orangeraie, il a opté pour des insecticides biologiques. Après une formation, Léon Sohoto a acquis les compétences nécessaires pour fabriquer des insecticides à base d’ail ou de piment, ce qui le rend de plus en plus résilient.
Notons que l’agriculteur a été rencontré lors d’une visite des producteurs bénéficiaires de l’accompagnement du FNDA, dans le cadre de la formation des professionnels des médias sur le financement agricole et les mécanismes d’accompagnement du FNDA, organisée par l’association Glé Xo.
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