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Le Bénin réforme le financement agricole via le FNDA

Au Bénin, de nouvelles mesures incitatives ont été adoptées par le gouvernement pour améliorer l’accès au financement des exploitants et des micros, petites et moyennes entreprises agricoles. Ces mesures permettront de rendre davantage performant le Fonds national de développement agricole (FNDA) dont le principal but est de favoriser la promotion des filières agricoles.

Soulager les promoteurs agricoles en mettant à leur disposition des fonds nécessaires. Tel est le leitmotiv du gouvernement du Bénin depuis la création du FNDA. Ce fonds mis en place en juillet 1994 a fait ses preuves au travers des décennies en matière de financement agricole. Jusqu’à présent, l’établissement public, ayant subi de profondes réformes au fil des années, a pris 396 engagements pour un montant total de 16.944.226.301 FCFA en faveur de 1541 promoteurs.

Au nombre de ces engagements, 339 incombent au guichet ‘’accès aux services financiers’’ pour un montant de 14.600.306.301 FCFA au profit de 1484 projets garantis, bonifiés ou refinancés. « Les facilités accordées au niveau de ce guichet ont permis de lever un financement total de 61.059.267.638 FCFA auprès des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) et des banques partenaires du FNDA, sous forme de crédits agricoles », fait état le gouvernement à l’issue de son conseil des ministres du mercredi 6 décembre 2023.

Des goulots d’étranglement

Malgré les mesures préalables du gouvernement pour faire du FNDA la pierre angulaire du financement agricole au Bénin, certaines difficultés subsistent. Elles sont liées au faible engagement de certaines institutions financières dans le mécanisme de financement du fonds en raison de la non-maitrise des chaines de valeurs agricoles, à l’inéligibilité de la garantie proposée par le FNDA par rapport au dispositif prudentiel en vigueur dans l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

L’autre problème soulevé est le défi des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) à satisfaire aux conditions des banques. Lesquelles conditions ont trait à la qualité des dossiers, aux garanties complémentaires, à la contrepartie financière et autres.

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De nouvelles mesures incitatives

Face aux difficultés auxquelles se heurte le fonds et dans le souci d’améliorer les performances de celui-ci, le conseil des ministres a approuvé, mercredi dernier, des mesures importantes. La principale décision est de « ramener le taux de refinancement du FNDA aux SFD méritants à 0% contre 2% jusque-là pour la mise en place de crédits au profit des exploitants et MPME agricoles à un taux d’intérêt maximum de 12% l’an dégressif ».

Cette mesure témoigne d’une volonté de l’Etat, par le biais du FNDA, à améliorer l’accès au financement pour les agriculteurs, avec des engagements significatifs et des ajustements stratégiques pour surmonter les obstacles. Elle « consiste en la rétrocession, in fine, des intérêts de 2% l’an qui seront payés après remboursement du refinancement octroyé par le FNDA. Ces facilités devraient se traduire par un meilleur engouement des SFD pour le mécanisme », précise le compte rendu du conseil.

Il faut souligner néanmoins que l’éligibilité à ces facilités est conditionnée. Elle tient compte de deux indicateurs de performances dont « un niveau de tirage de la ligne de refinancement supérieur ou égal à 70% » et « un taux de remboursement de 100% des tirages effectués conformément aux tableaux d’amortissement de chaque tirage ». En cas d’impayé, renchérit le communiqué, la mesure de rétrocession des intérêts perçus s’annule pour le tirage concerné.

De l’appui financier aux SFD

Le gouvernement s’engage par ailleurs à octroyer sur deux ans une assistance financière aux systèmes financiers décentralisés. Cet appui couvrira une partie les charges salariales du personnel (75% la première année et 50% la seconde année). L’objectif est de renforcer le dispositif opérationnel des SFD sur le terrain pour un meilleur accès au financement des exploitants agricoles.

Cette mesure de soutien « s’inscrira dans un Programme spécial d’insertion dans l’emploi (PSIE – Agricole) » mis en œuvre par l’Etat. En s’engageant à prendre en charge une partie des charges salariales des institutions financières, le gouvernement voudrait surtout dynamiser l’intervention des SFD pour améliorer la qualité des services et le suivi des crédits agricoles, notamment dans les zones actuellement mal couvertes.

De quoi booster les actions du FNDA qui, à travers des instruments financiers adaptés, œuvre inlassablement à améliorer les revenus des producteurs et garantir par conséquent la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Emmanuel M. LOCONON

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