Technique culturale traditionnelle originaire de l’Afrique de l’Ouest, le Zaï a été délaissée dans les années 1950-1970 après une période d’abondances. Réapparue en 1980, après de sévères périodes de sécheresse enregistrée dans le sahel, le Zaï est essentiellement pratiquée dans le Yatenga, au Nord du Burkina-Faso.
En quoi consiste le Zaï ?
Réalisé au cours de la saison sèche, au début du mois d’Avril, le Zaï consiste à creuser de petits trous de trente centimètre de diamètre, et d’un peu plus de dix centimètre de profondeur avec la daba, tout en respectant une certaine distance entre les trous. Le sable retiré est mis aux abords des trous pour améliorer la rugosité de la surface et limiter le ruissellement, la vitesse du vent et l’érosion. Les trous forment une sorte de calebasse. Dans ces trous en forme de calebasse, du fumier ou du compost y sont mis. Ensuite, on y rajoute de la terre afin d’empêcher le vent de l’emporter et par ce même procédé on enrichit le sol.
Lire aussi : La Turquie, pays d’honneur du 27ème SOMMET de l’Élevage dès mercredi prochain
Avantages du Zaï
Le Zaï a l’avantage de recueillir et de garder les eaux de pluie sur une longue période. Il favorise la végétation ligneuse, si le cultivateur laisse des plantules de légumineuses avec la fumure. En utilisant cette méthode, des poches d’eaux sont créés dans le sol, les terres sont récupérées. Il n’est pas aisé de faire du Zaï. En effet, cette technique manuelle nécessite de gros efforts car réalisé au moment de grandes chaleurs (40-45°C), en termes de main d’œuvre (300h/ha). La mécanisation de cette culture, fait gagner du temps au cultivateur (40h/ha). Le Zaï bien fait, la production est multipliée par quatre ou cinq, le cultivateur ne désherbe que son champ qu’une fois au lieu de trois habituellement. Le reste du temps, le paysan peut s’adonner à d’autres activités.
Avec cette technique culturale, les cultivateurs multiplient leur production et leur gain. Mieux, aucun addictif chimique n’étant utilisé, le sol revit et les cultures sont naturelles.
Géovanny KAKPOVI