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Momy Becky : de l’animation radio à l’entrepreneuriat agricole

Enseignante pendant près de onze (11) ans au Niger et ancienne animatrice radio à Kpalimé ville située à environ 140 kilomètres de Lomé au Togo, Momy Becky de son vrai nom Rébecca Gbodui Amivi est aujourd’hui entrepreneure agricole, transformatrice et conservatrice des produits locaux. Pourquoi ce choix ? Découvrez plutôt.

Bien qu’âgée de plus d’une soixantaine d’années, elle dégage encore l’énergie d’une jeune femme dynamique, dévouée et passionnante pour ce qu’elle entreprend. NomméE affectueusement « Momy Becky » par ses tendres petits fils et filles, Rébecca Gbodui Amivi cumule un parcours professionnel assez  reluisant, que ce soit dans le domaine de l’enseignement, que celui radiophonique.

Ancienne animatrice à la radio communautaire Planète plus ‘’la voix des paysans’’ de Kpalimé au Togo et promotrice de l’organisation non gouvernementale (ONG) ‘’La Rose de l’espoir’’, la sexagénaire a animé des années durant, l’émission d’enfants « les amis de la radio Planète plus ». Une expérience au cours de laquelle elle a bénéficié de la part de l’ambassade des Etats Unis près le Togo, des séjours de formations aux Etats-Unis d’Amérique.

Egalement engagée depuis vingt-trois (23) ans dans l’éducation des enfants démunis et des filles-mères à travers son association, Rébecca Gbodui Amivi alias Momy Becky travaille aujourd’hui pour la valorisation des produits agricoles locaux. « Aujourd’hui, je suis entrepreneure dans la transformation et la conservation des produits locaux, parce que je me suis dit qu’on peut tout transformer et tout conserver », affirme-t-elle.

Si elle envisage élargir sa gamme de production aux piments vert et rouge, betteraves et beaucoup d’autres légumes, sa spécialité demeure la tomate.

Stand d’exposition de Momy Becky au Sialo 2023

Pourquoi la tomate ?

« En période d’abondance, les tomates pullulent les marchés. Dans une région du Togo, les bonnes femmes amenaient les tomates à pied parcourant de grandes distances, et quand elles n’arrivent pas à vendre, elles ne peuvent plus retourner avec. C’est lourd. Elles versent dans le marché et retournent avec le panier ». C’est cette expérience déplorable qui n’est pas uniquement vécue au Togo mais dans plusieurs pays d’Afrique qui motive aujourd’hui la sexagénaire à s’investir dans la transformation de cette matière première.

Elle s’est également formée aux mécanismes de conservation brute de ces produits et ne cesse de partager ses connaissances avec d’autres femmes à travers des formations.

« Mon ambition, c’est de voir un jour s’arrêter, l’arrivée des tomates de l’extérieur dans nos pays », espère Momy Becky, car pour elle, les africains doivent se battre pour leur autonomisation alimentaire.  « Il faut qu’on se batte jusqu’à ce qu’un jour, les gens adoptent nos tomates, selon tous les pays africains. Que le Burkinabè consomme sa tomate, que le Béninois consomme sa tomate ; parce que nous en produisons et pourquoi importer ?», fustige-t-elle.

Dans cette lutte, la promotrice de Becky Bio invite toutes les femmes à se faire former sur les différentes méthodes de conservation des tomates et autres denrées alimentaires, afin de pouvoir profiter des saisons d’abondances pour faire des provisions.

Si pour l’heure ses sensibilisations peinent encore à transformer l’habitude des femmes adultes jusque-là, Momy Becky, en bonne éducatrice, ne cesse de s’investir dans la formation des élèves filles des lycées et collèges de sa localité.

Sèna Serge ADJAKOU

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