Actualités

« Plus personne ne pourra vendre le Pain de sucre du Plateau d’Allada et nous égaler » dixit Nicolas Vigan

Depuis le 28 octobre dernier, le Bénin est reconnu au niveau mondial comme seul producteur de l’ananas « Pain de Sucre » cultivé sur le Plateau d’Allada à travers l’Indication géographique Protégée. Cette reconnaissance par l’OAPI fait suite à un travail de longue haleine, preuve de la grande importance de ce label pour les producteurs et les organisations étatiques. Pour Nicolas Vigan, Président du Réseau des Producteurs d’Ananas du Bénin (RéPAB), l’IGP permettra aux producteurs de cette variété d’ananas de vendre mieux que quiconque.

Agratime : Quelle est la particularité de l’Ananas Pain de sucre pour susciter autant d’intérêt pour les producteurs ?

Nicolas Vigan : Actuellement au Bénin, nous n’avons que deux (02) variétés. Il y a le Pain de sucre que tout le monde connait et la Cayenne Lisse. Le Pain de sucre est un ananas que les producteurs trouvent facile à cultiver, en question d’itinéraire de production. Il ne demande pas beaucoup d’intrants. Viennent ensuite sa forme, sa saveur sucrée et de sa chair bien à manger par rapport à l’autre ananas. Les producteurs s’y intéressent aussi en raison du cout de production qui est moindre. Par rapport aux rejets, cette variété se multiplie très vite alors qu’avec l’autre, le processus est très lent.

Quelles sont les ambitions qui ont motivé les producteurs d’ananas à postuler à l’Indication Géographique Protégée ?

Comme tout produit d’une origine, il faut une valorisation. Pour le Pain de sucre, en Europe par exemple, les gens ne connaissent pas le fruit vert. Or, même étant vert, il est déjà mûr. Ce qu’ils ne comprennent pas quand on leur explique. Et ce Pain de sucre vert, mais mûr est propre au plateau d’Allada à travers ses six communes notamment Allada, Abomey Calavi, Tori, Kpomassè, Zè et Toffo. Pour le faire comprendre et valoriser cette production, nous producteurs, avons décidé en notre sein de prendre le label Indication Géographique Protégée pour le Pain de sucre du Bénin et pour le positionner sur le plan mondial, mais aussi pour que d’autres pays qui nous imitent ne nous l’arrachent pas plus tard. Cette variété se produit ailleurs, mais la saveur et toutes les caractéristiques du Pain de sucre d’Allada ne se retrouvent pas sur celles-ci. Nous voudrions donc faire la promotion de ce Pain de sucre lié à notre origine et faire valoir cette culture.

Quels sont les organismes ayant participé à l’acquisition de ce label ?

Nous avons l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) qui représente l’organisme qui certifie ce label-là ; au niveau étatique, il y a un comité qui siège ; les différentes structures de contrôle de la qualité des aliments telles que l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (Abssa), le ministère de l’Agriculture à travers différentes régies qui interviennent dans la qualité des aliments et dans la nutrition au Bénin, l’Institut national de recherche en Agriculture du Bénin (Inrab), les producteurs, les transformateurs, les commerçants, etc.

 

Quelles sont les implications de l’Indication Géographique Protégée pour la spéculation et ses acteurs ?

Cela valorise la production au-delà de notre pays. Lorsqu’un client prend l’ananas, la différence est nette par rapport à d’autres pays. Il identifie rapidement notre Pain de sucre avec le logo de l’OAPI en Appui. C’est ce logo qui indique que cet ananas bénéficie de l’Indication Géographique Protégée. Cela permettra aux producteurs de vendre à un bon prix, car grâce à ce label, plus personne ne pourra vendre le Pain de sucre du Plateau d’Allada et nous égaler. On fait ainsi la promotion de cette variété d’ananas sur le plan national, régional et international.

Quels sont les dispositions mises en places pour garantir la qualité de l’ananas Pain de sucre à l’exportation ?

Sur la question, le Groupement de défense de l’Indication Géographique de l’ananas Pain de sucre du plateau d’Allada (Gdiga) a instauré plusieurs étapes de contrôle. Le premier niveau pour maintenir la qualité, c’est le producteur lui-même qui effectue son autocontrôle. Le second niveau, c’est le contrôle interne assuré par le groupement. Un contrôle est opéré en troisième niveau en externe par des agents de la Direction départementale de l’agriculture. En quatrième, un comité national supervise les différents niveaux de contrôle du bas en haut. Grâce à ces quatre niveaux de contrôle, je crois que la qualité de l’ananas Pain de sucre sera maintenue et garantie. Nous sommes également accompagnés par les chercheurs, et toutes les structures d’appui pour la recherche et le développement de la production dans le Bénin entier pour pouvoir améliorer le rendement de cette production, parce que les producteurs à eux seuls ne peuvent pas réussir à améliorer les rendements.

Propos recueillis : Méchac AWOKOLOÏTO

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
%d blogueurs aiment cette page :

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité