Du 20 au 22 octobre 2025, l’Université d’Abomey-Calavi accueille un colloque scientifique régional consacré à l’approche One Health et à la recherche interdisciplinaire en faveur de la santé, de la nutrition et de l’alimentation des femmes et des enfants en Afrique de l’Ouest. Organisé dans le cadre du programme d’appui institutionnel P5 de l’ARES, cet événement réuni plus de 150 communications scientifiques et des participants venus de sept pays africains et d’Europe, dans une dynamique de coopération Nord-Sud fondée sur l’innovation, la co-construction et l’excellence académique.
Dans l’amphithéâtre Houdegbe de l’Université d’Abomey-Calavi, le débat scientifique est intense. La santé humaine, animale et environnementale est désormais pensée de façon intégrée : c’est l’approche One Health, au cœur du colloque scientifique régional ouvert ce 20 octobre 2025. Cette rencontre d’envergure, organisée dans le cadre du programme d’appui institutionnel à l’Univeristé d’Abomey-Calavi de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (AI/UAC-ARES/P5), s’inscrit dans la continuité de la première conférence internationale sur la nutrition, tenue en septembre au Bénin.
Ce colloque vise à consolider une communauté scientifique régionale autour de la problématique cruciale de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, avec un accent particulier sur les publics les plus vulnérables : les femmes et les enfants de 0 à 5 ans. « L’insécurité alimentaire et nutritionnelle demeure une réalité quotidienne pour de nombreuses familles accentuées par les effets du changement climatique et la dégradation de nos terres. A cela s’ajoutent des pressions environnementales de plus en plus fortes. La déforestation, la perte de biodiversité, la pollution de nos eaux et de nos sols menacent notre avenir commun. Face à cette situation, une conviction s’impose. Nous ne pouvons relever ces défis qu’en adoptant une approche intégrée et solidaire. C’est tout le sens de l’approche One Health qui nous invite à penser ensemble la santé humaine, la santé animale et la santé de nos écosystèmes », a déclaré le recteur de l’UAC, Professeur Charlemagne Igué lors de la cérémonie d’ouverture.
Un colloque scientifique à fort impact
Tout au long des trois jours de travaux, les participants partageront leurs connaissances les plus récentes, innové dans leurs manières de collaborer et co-construit des pistes de solutions durables adaptées aux réalités africaines. Le colloque a enregistré près de 170 résumés soumis, dont 150 ont été acceptés, avec au programme environ 40 présentations orales et 50 affiches scientifiques (posters) couvrant une large diversité de disciplines : sciences biologiques, sciences humaines, sciences sociales, agriculture, nutrition, économie, et même modélisation mathématique appliquée à la santé.
L’un des objectifs majeurs du colloque, selon les organisateurs, est de mettre en valeur les résultats de recherche issus des travaux des jeunes chercheurs du programme ARES-P5. Cette valorisation est perçue non seulement comme un enjeu académique, mais aussi comme un levier stratégique pour renforcer la visibilité des universités africaines. « Ce que nous recherchons le plus pour le placement de notre université, c’est l’obtention des brevets, la valorisation immatérielle de certaines des innovations », a affirmé Professeur Aliou Saidou, Vice-recteur en charge de la recherche de l’UAC.
Dans ce sens, le colloque met en lumière les quatre clusters de recherche du programme ARES-P5, structurés autour de thématiques transversales et animés par des webinaires réguliers. Professeur Romain Houssa, coordonnateur Nord du programme 5 AI ARES-UAC a salué l’ancrage régional du projet et la qualité des candidatures béninoises qui ont su remporter des appels à projets compétitifs.
Un partenariat Nord-Sud solide, tourné vers l’avenir
De son côté, le Premier Secrétaire de l’Ambassade du Royaume de Belgique au Bénin, Willem Vancutsem, s’est réjoui des résultats déjà visibles du programme à mi-parcours. Le partenariat entre l’Université d’Abomey-Calavi et les institutions belges dure depuis plus de trois décennies. À travers l’ARES, la Belgique soutient activement la formation des jeunes chercheurs, l’équipement des laboratoires, et la mise en réseau des institutions africaines et européennes. La prochaine phase (P6), déjà évoquée, ambitionne de renforcer encore davantage la valorisation de la recherche, l’impact sociétal, et la visibilité des résultats à l’échelle nationale et internationale.
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