
Face à un manque de financement, le Programme alimentaire mondial (PAM) est contraint de suspendre son aide alimentaire et nutritionnelle en avril 2025 au Sahel et au Nigéria, affectant des millions de personnes vulnérables. L’institution lance un appel pour une mobilisation de 620 millions de dollars afin de pouvoir poursuivre ses activités humanitaires dans la région.
« En avril 2025, le manque de financement obligera le PAM à suspendre l’aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence pour 2 millions de personnes touchées par la crise », alerte un communiqué de presse, daté du 7 mars 2025, du PAM. Les personnes concernées sont les réfugiés soudanais au Tchad, les réfugiés maliens en Mauritanie, ainsi que les déplacés internes du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Nigéria, sans oublier les familles vulnérables en situation d’insécurité alimentaire.
« La réduction globale de l’aide extérieure constitue une menace importante pour nos opérations en Afrique de l’Ouest, en particulier au Sahel central et au Nigéria », déplore la Directrice régionale du PAM pour l’Afrique de l’Ouest, Van Der Velden. Elle ajoute que « l’Afrique de l’Ouest et centrale a longtemps été négligée en termes de financement et d’attention de la part de la communauté internationale ». Les conflits, les déplacements forcés, les crises climatiques et les crises économiques sont autant de causes qui attisent encore le feu, alors que le PAM était déjà contraint de réduire les rations pour ceux qui en bénéficient, afin de nourrir les nécessiteux.
La situation est d’autant plus inquiétante cette année, car la période de soudure arrivera plus tôt que d’habitude au Sahel. Il faut rappeler qu’à cette période, le taux de personnes affectées par la faim augmente. Au cours des six prochains mois, l’agence « a besoin en urgence de 620 millions de dollars » pour continuer à aider les personnes affectées par la crise au Sahel et au Nigéria.
Face à cet état de choses, il est urgent de trouver les voies et moyens d’inverser la balance pour ces enfants, femmes et hommes vulnérables. Le monde est invité à réagir, sous peine de voir la situation devenir « incontrôlable ». Selon la dernière analyse régionale de la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé, plus de 52 millions de femmes, d’hommes et d’enfants pourraient faire face à une faim aiguë entre juin et août 2025.
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