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Agriculture béninoise : la CNAB fait le point sur les actions du gouvernement à Abomey-Calavi

La Chambre Nationale d’Agriculture du Bénin (CNAB) a réuni des acteurs agricoles ce vendredi 20 décembre 2024 à la mairie d’Abomey-Calavi pour leur faire le point des interventions du gouvernement à leur profit. C’était l’occasion pour les producteurs agricoles de toutes les filières, les transformateurs de produits agricoles, ainsi que les organisations professionnelles et interprofessionnelles, d’apprécier les actions et de formuler des recommandations.

Au Bénin, l’agriculture est un secteur vital et occupe une place de choix dans le Programme d’action du Gouvernement (PAG). Depuis 2016, plusieurs actions ont été menées dans le secteur agricole, et il est essentiel de faire le point avec les acteurs concernés afin de recueillir leurs avis et se projeter dans l’avenir. C’est la raison d’être de cette tournée organisée à l’échelle nationale et initiée par la Chambre Nationale d’Agriculture depuis le 11 décembre 2024. Et l’étape d’Abomey-Calavi a réuni non seulement les acteurs de cette zone mais aussi ceux de Cotonou.

Les actions du PAG et leurs effets sur les producteurs

Dans sa présentation des différentes actions enregistrées, la Cheffe Cellule Communale de l’Agence Territoriale de Développement Agricole (ATDA) Pôle 7 Abomey-Calavi et Cotonou, Christelle Ballo Maïsso, a détaillé plusieurs initiatives du PAG2 ayant eu un impact positif sur les acteurs agricoles dans les deux zones.

Dans la filière ananas, plusieurs producteurs de la commune d’Abomey-Calavi ont bénéficié de rejets d’ananas issus de sélection massale sur 600 hectares. C’est une méthode qui permet de sélectionner des rejets vigoureux et homogènes pour garantir des rendements élevés. Et sur le terrain, la production par hectare a considérablement augmenté, passant de 45 à 80 tonnes.

L’État a également soutenu les producteurs avec des engrais spécifiques à l’ananas, dont une subvention d’environ 288 tonnes d’engrais a été distribuée, ainsi que des engrais liquides permettant aux producteurs de maintenir la qualité de leurs cultures même pendant la saison sèche. Il y également eu des unités de transformation pour éviter la pourriture d’ananas qui entraîne des pertes considérables.

« J’ai bénéficié d’une unité de transformation et des équipements […] grâce au fonds FADEC agricole, qui nous a été construit à Akogbato. Cela nous a apporté une amélioration en qualité et en quantité, car auparavant, tout se faisait manuellement. Ça nous a aussi permis de faire connaître nos produits locaux : les purées de tomates, les légumes précuits séchés ou non, les jus de carottes, beaucoup de choses », témoigne Carine Aurore da Silvera Bossou, présidente de l’Association des transformatrices des produits maraîchers (ADTProMa) du Littoral.

Pour la filière aquacole, des aides en filets de protection, en équipements et en aliments pour poissons ont été accordées aux pisciculteurs. « Il y a eu subvention des alevins à 100%. Il y a eu des laves de géniteurs que les acteurs même ont désirées. Donc, trois ont bénéficié de 75 000 laves. Donc, de ces laves sortiront des bonnes souches d’alevins que les pisciculteurs vont exploiter pour une bonne production », a-t-elle expliqué.

En ce qui concerne l’élevage, l’État a soutenu les éleveurs en construisant des bâtiments adaptés à la production d’œufs de consommation, permettant ainsi d’améliorer le taux de ponte, même en période de chaleur. Trois éleveurs ont bénéficié de ces bâtiments spécifiques dans la commune d’Abomey-Calavi. L’État a également fourni des subventions pour des équipements comme des abreuvoirs, des mangeoires et des grilles, afin d’améliorer les conditions de production.

Dans la filière maraîchage, l’État a aménagé des bas-fonds, mis en place des systèmes d’irrigation et donné des subventions en semences puis des engrais (biofertilisants et engrais chimiques) et insecticides. « A Cotonou, c’est majoritairement le maraîchage. Tout ce qui s’est à produire, on a également fait des subventions. On a eu à donner des motopompes, faire des puits pour ceux qui n’ont pas de bas-fonds. Les actions font qu’aujourd’hui, les producteurs ont un bon rendement aussi bien dans la filière ananas, maraîchage, en œufs de consommation où ceux qui ont bénéficié de ces bâtiments types et ceux qui identifient ces bâtiments qu’ils construisent aujourd’hui, ont un bon taux de ponte, ce qui donne une bonne rentabilité pour que le producteur aussi soit à l’aise », a conclu Christelle Ballo Maïsso.

Plus loin, sur le plan du financement agricole, dans la commune d’Abomey-Calavi, les acteurs agricoles ont bénéficié des facilités du Fonds national de développement agricole (FNDA) à hauteur de 600 millions FCFA et environ 288 millions FCFA à Cotonou. Bien que les subventions et les aides fournies par l’État aient eu un impact positif sur la production agricole et l’amélioration des rendements, plusieurs producteurs ont exprimé des doléances concernant des aspects à améliorer.

Les défis à relever : Les doléances des acteurs agricoles

Pour les transformateurs de produits maraîchers, l’obtention de boutiques témoins dans les nouveaux marchés pour la vente de leurs produits et l’amélioration de l’accès à la certification des produits locaux restent une priorité. Carine Aurore da Silvera Bossou a souligné le besoin de soutien pour la certification des produits, afin de faciliter leur accès aux supermarchés et aux marchés internationaux. Selon elle, la certification des produits transformés, tels que les purées de tomates et les épices, est indispensable pour répondre à la demande internationale.

De son côté, Olivier Lissassi, Secrétaire général de la coopérative communale des pisciculteurs d’Abomey-Calavi, a insisté sur le nécessité d’une augmentation des subventions pour les aliments destinés à la pisciculture. Actuellement subventionnés à hauteur de 35 %, les aliments pour poissons pourraient bénéficier d’une subvention plus importante, à hauteur de 50 %, pour permettre aux pisciculteurs de produire en plus grande quantité. Il a également suggéré que l’État veille à la disponibilité continue de ces subventions, afin de garantir une production constante et soutenue.

Ces doléances montrent que, bien que des progrès importants aient été réalisés dans l’accompagnement des agriculteurs, il reste encore des défis à relever pour renforcer la compétitivité et la durabilité de l’agriculture béninoise. Les acteurs souhaitent plus d’aides pour que, à la fin de chaque année, les tonnages définis par les DDAEP et les ATDA, ainsi que les objectifs de l’INRAB, puissent être atteints.

Auriol HOUDEGBE 

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