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Bénin : formation des filles-mères et femmes vulnérables de l’Atlantique en agroécologie

Dans le département de l’Atlantique, au Bénin, l’ONG ‘’Les jardins de l’espoir’’ promeut les pratiques agroécologiques résilientes au changement climatique. Elle a alors initié une formation à l’endroit des filles-mères et femmes vulnérables des différentes communes de la division administrative voisine au Littoral. Le lancement officiel du projet a eu lieu, mardi 24 octobre 2023 à la mairie de Tori-Bossito, ville située à 37 kilomètres de Cotonou, capitale du Bénin.

C’est un projet ambitieux et écologique. Il vise à former cent (100) filles-mères et femmes vulnérables en situation difficile, en fabrication, utilisation et commercialisation de biofertilisants et bio pesticides liquides. L’initiative émane de l’ONG ‘’Les jardins de l’espoir’’ qui milite pour la préservation de l’environnement. Selon Raoudath Bouraïma, ingénieur agronome, présidente de l’organisation, il s’agit d’outiller les femmes bénéficiaires de manière à les rendre « économiquement indépendantes et capables de se prendre en charge et de prendre soin de leur famille ».

Lors de la cérémonie de lancement, l’accent a été mis sur le contexte de mise en œuvre de ce projet qui n’est que l’aboutissement des travaux démarrés il y a trois ans. « En 2020, nous avons eu à travailler avec les filles de Tori-Bossito, de Kpomassè, de Ouidah, dans le cadre de notre projet nommé Women  agripreneurs », rappelle la présidente.

Les actions menées à cet effet ont permis de promouvoir les méthodes et pratiques agricoles durables. Ceci afin de contribuer à la lutte contre l’utilisation des engrais de synthèses et des pesticides. Des pratiques agricoles qui aggravent le changement climatique, appauvrissent les sols et compromettent la sécurité alimentaire. « Si nous ne faisons rien pour préserver et restaurer les terres, si nous ne mettons rien en place comme pratiques agroécologiques pour préserver l’environnement » l’insécurité alimentaire ira crescendo, avertit Noël Obognon, ingénieur agronome, membre de l’ONG.

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Cible et contenu du projet

Le projet : « Promotion des pratiques agroécologiques résilientes au changement climatique pour l’amélioration du pouvoir économique des filles-mères et femmes en situation difficile » cible les communes de l’Atlantique. Il s’agit principalement de Tori-Bossito, Allada, Ouidah, Kpomassè, Abomey-Calavi et Sô-Ava. Les bénéficiaires seront formées sur trois types de fertilisants liquides et trois types de bios pesticides. Elles seront mieux aguerries pour fabriquer elles-mêmes, utiliser voire commercialiser les produits tout en bénéficiant de l’accompagnement et du suivi adéquats.

Selon l’agenda présenté par Noël Obognon, la formation se déroulera en quatre étapes. La première prendra en compte les bénéficiaires de Tori-Bossito du 30 octobre au 3 novembre 2023. Ensuite, du 6 au 10 novembre, Azohouè-Aliho et Allada seront à l’honneur. Quant à Ouidah et Kpomassè, ils sont programmés du 20 au 24 novembre. Enfin, la commune de Sô-Ava accueillera les formateurs du 11 au 15 décembre prochain. Il sera question à chaque étape de former les participantes sur comment produire et manger sainement et durablement.

Au lancement officiel du programme, K. Robert Johnson, responsable développement local a représenté le Secrétaire exécutif de la mairie de Tori-Bossito. Pour lui en effet, cette initiative « est à saluer » car, a-t-il déclaré, elle « s’arrime parfaitement avec la dynamique de développement local que la commune de Tori-Bossito s’est imprimée » en matière de production biologique des volailles, de maraichage et de la pisciculture.

Les partenaires acquis à la cause

Le projet est financé par l’organisation de coopération internationale, SUCO sise à Montréal depuis 1961. Présente au Bénin à partir de 2021, cette organisation canadienne, représentée au plan national par Christelle Ouattara, milite pour les questions des droits des femmes et de la protection de l’environnement.

Pour la représentante pays de SUCO au Bénin, « il était important d’œuvrer pour outiller, pour armer les populations les plus vulnérables – parce que les femmes sont celles qui sont les plus vulnérables quand il y a des changements climatiques – de nouvelles façons de faire, de nouveaux précédés pour leur permettre d’être encore plus résilientes et pour favoriser le leadership économique des femmes et des jeunes filles »

L’initiative est bien accueillie par les bénéficiaires, les filles-mères et femmes qui se disent prêtes pour les formations. Mère Jah Evejah, directrice du Centre d’expérimentation, de valorisation de l’agroécologie, des sciences et techniques endogènes (Cevaste) en est la marraine. Dans un contexte de « dérèglement climatique », déclare-t-elle, « nous avons raison aujourd’hui d’avoir l’espoir, l’espoir que cette formation sera un succès, l’espoir que vraiment nous allons faire en sorte que les communes citées, et pourquoi pas plus tard tout le Bénin, puissent servir d’exemple et de référence parce qu’il s’agit aujourd’hui que la solution soit.»

Emmanuel M. LOCONON

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