Au Bénin, l’Association des producteurs d’hévéa est mise en place fin décembre 2023. A travers ce creuset, une quarantaine de producteurs de l’arbre à caoutchouc s’associent pour propulser cette filière encore embryonnaire au Bénin. Filière que le gouvernement s’investit à développer, à travers son programme d’action 2021-2026.
En Afrique, la Côte d’Ivoire fait partie des pays pionniers où la culture d’hévéa est plus développée. Le Bénin par contre est encore à ses débuts. Le programme d’action du gouvernement 2021-2026, dans son volet agriculture, met le cap sur la diversification des filières agricoles. Selon les acteurs, l’hévéa est une plante à la fois rentable et durable qu’il importe de valoriser. La mise en place d’une Association des producteurs d’hévéa vient donc à point nommé pour soutenir les politiques publiques. Elle est présidée par Moutalibi Adékambi élu en Assemblée générale.
« L’hévéa est la seule culture au monde dont le revenu est mensuel et dure au moins cinquante ans. Nous voulons saluer le gouvernement du Bénin pour le partenariat engagé avec les promoteurs étrangers qui viennent donner un ouf de soulagement aux promoteurs béninois. Aujourd’hui, nous sommes rassurés, grâce à la volonté du gouvernement, que nos investissements sont prometteurs », a déclaré le nouveau président de la toute nouvelle association.
Selon le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, c’est depuis huit (8) ans que le Bénin tente de mettre en place une telle structure. Or, soutient-il, la filière est pourvoyeuse de richesse. « Dans les pays de grandes plantations, les vrais « messieurs », ce sont les planteurs. J’en veux pour preuve la Côte d’Ivoire. L’hévéa est de l’or pour le planteur. La récolte se fait dix mois sur douze », rappelle le ministre. La Côte d’Ivoire a planté 550.000 hectares d’hévéa en 2019.
20.000 hectares dédiés
Pour développer les plantations et les grandes cultures, le gouvernement béninois a mis en place un programme national. Dans ce cadre, 20.000 hectares d’hévéa seront plantés. L’Etat s’engage à soutenir les hévéaculteurs en leur accordant des espaces pour l’installation des exploitations, des semences certifiées, et à travers des appuis techniques à chaque niveau de la chaine de production. Avec le concours des institutions spécialisées à l’instar de l’Institut national des recherches agricoles.
L’Inrab devra générer des technologies, via le Centre de recherches agricoles plantes pérennes (CRA-PP), au profit des acteurs de la filière. A Pobè, où est installé le CRA-PP, un jardin de bois de greffe sera installé pour produire des semences. A cet effet, le Bénin aurait déjà acquis en Côte d’Ivoire et installé en pépinière, à Pobè, cinq clones d’hévéa recommandés par l’Inrab.
La dynamique du Bénin pour le décollage de la filière d’hévéa intéresse déjà le secteur privé. C’est le cas de Achirou Mohamed-Adnane, un Béninois de la diaspora qui, informe le gouvernement sur son site, a décidé d’associer l’image de sa multinationale à travers notamment la facilitation de l’accès au financement et le développement de la transformation locale.
L’hévéa est une espèce d’arbres de la famille des Euphorbiaceae dont on extrait de latex, un matériau élastique transformé en caoutchouc.
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