Dans le cadre de la prochaine étape des états généraux de l’agriculture et de l’élevage (EGAE) en Guinée Conakry du 3 au 5 juillet 2024 à Conakry, le ministre de l’agriculture et de l’élevage, Félix Lamah a été reçu en entretien au cours du journal télévisé de la RTG. Il est revenu sur la réforme et le développement agricole en Guinée. Les points soulevés par le ministre mettent en évidence les défis clés et les stratégies potentielles pour améliorer l’autosuffisance alimentaire et réduire la dépendance aux importations.
La première étape des EGAE a eu lieu du 13 au 14 juin dans quatre chefs-lieux : Kindia, Labé, Kankan, et N’Zérékoré.
Les grands enjeux de ces concertations
Le ministre Félix Lamah a pris la parole lors du journal télévisé pour discuter des enjeux cruciaux des concertations régionales. Les réflexions portent par exemple sur l’aménagement des terres, la maîtrise de l’eau, la connexion des zones agricoles au marché, la diminution des pertes post-récoltes qui s’estiment aujourd’hui à 35%. « Il était important de mener une réflexion beaucoup plus approfondie et beaucoup plus large à l’échelle nationale pour écouter tous les acteurs du monde rural, tous ceux qui sont dans la production, dans le monde agricole, et au niveau de l’élevage. » Il a souligné l’importance des « états généraux de l’agriculture et de l’élevage », une initiative sans précédent en Guinée, visant à atteindre l’autosuffisance, la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
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Dispositions envisagées
Les concertations régionales ont été finalisées, et une grande rencontre nationale est prévue du 3 au 5 juillet à Conakry. Selon le ministre, « l’objectif étant de sortir de là avec une feuille de route claire, précise, que nous allons mettre en œuvre pour pouvoir atteindre notre autosuffisance alimentaire et nutritionnelle. » Il a également mentionné des défis persistants tels que l’importation massive de riz et de poulets de chair, malgré les potentialités agricoles du pays.
« L‘année dernière, nous avons importé pas moins de 800 000 tonnes de riz. Nous avons 13 millions de terres arables en République de Guinée. Nous avons une belle pluviométrie. A moyenne 6 mois dans l’année, il pleut dans notre pays. Alors, on n’arrive pas à comprendre pourquoi nous continuons à importer autant dans notre pays. Parlons des poulets de chair par exemple, nous avons importé l’année dernière pas moins de 52 000 tonnes de poulets de chair. Or, nous avons également du potentiel au niveau de l’élevage que nous pouvons exploiter », a mentionné celui qui conduit les concertations.
Problématique des équipements agricoles
Le ministre a insisté sur la nécessité de moderniser l’agriculture en Guinée : « Nous devons pouvoir définir une stratégie beaucoup plus idéale pour aller vers une agriculture durable, sortir de l’agriculture de subsistance, et aller vers une agriculture intensive. » L’innovation et la mécanisation sont importantes pour augmenter la productivité et valoriser les productions locales a précisé l’invité.
Relance cotonnière
Le ministre a également fait le point sur la tournée Agritour en région forestière et en Haute-Guinée, visant à revitaliser la société cotonnière de Kankan. « Il va falloir relancer complètement ces sociétés cotonnières pour créer de la valeur auprès des communautés. » De 45 000 tonnes de coton par an, la Guinée est passée à 1 000 tonnes. Une situation qui met en péril les emplois. Il est donc urgent d’attirer des investisseurs pour redynamiser ces industries cruciales.
Organisation d’une grande rencontre à Conakry
Une grande rencontre nationale est attendue à Conakry du 3 au 5 juillet 2024 pour documenter et présenter les recommandations issues des concertations régionales. « Nous devons sortir justement de ces états généraux avec une feuille de route bien claire qui soit budgétisée et qui permette d’atteindre notre autosuffisance alimentaire et nutritionnelle », a déclaré Félix Lamah. Plusieurs pays, dont le Bénin, le Sénégal, et le Rwanda, ainsi que des experts internationaux, seront invités pour partager leurs expériences et contribuer à la réflexion.
En conclusion, le ministre Lamah a réitéré l’engagement du gouvernement à atteindre l’autosuffisance alimentaire et à transformer l’agriculture en Guinée, en mettant en œuvre des stratégies concrètes et innovantes pour un développement durable et inclusif. « Il n’est plus question de se disperser », a conclu le ministre.
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