ActualitésAfriqueagro-businessEnvironnement

« La GDIZ travaille à préserver l’environnement » assure Létondji Beheton

La Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) au Bénin se positionne comme un levier clé dans la préservation de l’environnement. Grâce à des initiatives innovantes, elle transforme des matières premières agricoles tout en intégrant des pratiques écoresponsables, réduisant ainsi son impact écologique. Létondji Beheton, Directeur Général de la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI) explique comment se conjugue développement industriel et respect de la planète à Glo Djigbé.

Dans sa vision de transformer localement toutes les matières premières agricoles, le Bénin s’est doté de plusieurs infrastructures de pointe, dont la GDIZ. Il s’agit d’une zone industrielle installée sur 1 640 hectares qui allie l’approvisionnement en matières premières agricoles brutes et leur transformation pour une consommation locale et pour l’exportation. Au cœur de cette plateforme, on retrouve une zone commerciale, une zone industrielle, une zone logistique, une zone résidentielle et une zone de stockage.

Alors que certaines voix s’élèvent pour dénoncer des pratiques polluantes des industries, Létondji Beheton a rassuré lors d’un panel au Choiseul Africa Summit que « dans la zone industrielle de Glo-Djigbé, nous travaillons à préserver l’environnement ». Ce travail intervient à plusieurs niveaux de la chaîne de transformation.

agro-industrie
Létondji Beheton lors d’un panel au Choiseul Africa Summit 2025

Transformation agro-alimentaire : un cycle vertueux

La GDIZ dispose d’une unité de transformation de soja organique, dont la capacité actuelle est de 60 000 tonnes par an, et de deux autres unités qui transforment près de 200 000 tonnes de soja conventionnel par an. En plus des unités d’extraction d’huile de coton, la zone possède cinq unités qui transforment 125 000 tonnes de noix de cajou, soit 25 000 tonnes par usine.

Dans la transformation de ces noix, pour en récupérer les amandes de cajou, environ 68 % des déchets sont constitués des coques. « Les coques, dans d’autres pays, sont brûlées. Dans la zone industrielle de Glo-Djigbé, ces coques sont récupérées et transformées dans une autre unité où l’on extrait de l’huile, le Cashew Nut Shell Liquid, qui est utilisé dans l’aviation et pour d’autres applications », a précisé Létondji Beheton lors du panel.

Après l’extraction de l’huile, les résidus des coques sont ensuite transformés en charbon et réutilisés pour chauffer les chaudières. « Ainsi, on a un complexe de transformation de noix de cajou avec zéro déchet. C’est la première fois que cela se fait, cela ne s’est jamais fait ailleurs ». De même, du côté textile, le travail de recyclage se poursuit.

L’industrie textile : un modèle éco-responsable et circulaire

La GDIZ possède trois unités de textile qui transforment 40 000 tonnes de fibres par an (en fils, rouleaux de tissus, draps de lit, serviettes et vêtements ‘‘Made in Benin’’). Ce niveau de transformation représente 12,7 % de la quantité de coton fibre produite annuellement au Bénin. « L’industrie textile est connue pour être très polluante. Pourtant, nous avons une industrie textile au Bénin qui ne pollue pas du tout », rassure le DG de la SIPI.

En effet, la zone s’est dotée d’un système appelé Zero Liquid Discharge (ZLD). Il s’agit d’un réservoir de 3,7 millions de litres pour récupérer les eaux issues de la teinture et les traiter. Ces eaux sont ensuite recyclées et renvoyées dans les unités intégrées de textile pour recommencer le cycle. Selon le panéliste, rien n’est rejeté dans l’environnement et « ces eaux sont contenues et recyclées, et elles sont même buvables ». En outre, des jours meilleurs s’annoncent pour l’utilisation de l’énergie.

En marche vers une autonomie énergétique

En transformant localement le coton ou les noix de cajou, au lieu de les exporter à l’état brut, la GDIZ réduit l’empreinte carbone. La zone évalue le cycle de vie des produits et compense l’empreinte carbone en partenariat avec CO2 Logic. Dans son fonctionnement, l’un de ses objectifs est de devenir autonome en matière énergétique avec une centrale thermique de 225 Mégawatts.

Le DG de la SIPI a annoncé lors du Choiseul Africa Summit l’élaboration d’un projet pour optimiser l’utilisation de l’énergie. « Aujourd’hui, en matière d’infrastructures énergétiques, nous avons des centrales thermiques en cours de construction. Nous avons également un projet de parc solaire de 300 MW juste pour la GDIZ », a-t-il déclaré à l’Agence Ecofin.

La zone industrielle de Glo-Djigbé est donc engagée, par tous les moyens, à assurer le respect de l’environnement et, par conséquent, garantir un meilleur cadre de travail pour les plus de 14 000 employés qui y travaillent. Ce faisant, le Bénin est un cas d’école dans la mise en œuvre de l’accord de Paris.

Auriol HOUDEGBE

LIRE AUSSI Bénin : le FNDA visite la GDIZ, « c’est fabuleux », le DG Nicolas A. rassure les paysans

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
%d blogueurs aiment cette page :

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité