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L’Afrique injecte 6 milliards d’euros par an dans les importations de riz

Malgré une production en constance hausse depuis plusieurs années, l’Afrique continue d’importer, près de 24 millions de tonnes de riz par an. C’est du moins ce qu’a révélé au cours d’une réunion d’experts à Abidjan, le directeur de « Africa Rice », une organisation intergouvernementale regroupant 26 pays d’Afrique de l’Ouest, du centre et de l’Est.

Selon des propos rapportés par le monde.fr, Harold Roy-Macauley, directeur général d’Africa-Rice a affirmé que « Malgré une hausse de la production rizicole, l’Afrique importe chaque année près de 24 millions de tonnes (…) d’un coût de 7 milliards de dollars » (6 milliards d’euros). Bien que le continent ait enregistré une production record de 31 millions de tonnes en 2017, les pays africains peinent à couvrir la consommation en riz de leurs populations.  Seule l’Egypte a atteint l’autosuffisance en Afrique. Les pays comme la Côte d’Ivoire, et le Madagascar sont entre 50 et 75 % a expliqué M. Roy-Macauley tout en soulignant que l’Afrique est « dotée d’un grand potentiel de production ».

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Pour sortir le continent africain de ce gouffre, il va falloir accentuer les investissements dans les activités rizicoles et c’est dans cette optique que Africa-Rice veut faciliter l’accès au marché et aux crédits bancaires pour les petits exploitants comme l’explique son directeur M. Roy-Macauley. « Il faut rendre les paysans rentables. Ici, les paysans n’ont pas accès aux financements, or il faut que les gens soient indépendants pour travailler avec le secteur privé. Il faut rendre les paysans hommes d’affaires et les rendre crédibles auprès des banques », a-t-il dit.

Pour côté Patrick Houben, responsable développement rural et ressources naturelles au sein de la délégation de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, « 70 % des pauvres vivent en zone rurale. Et vu les croissances démographiques attendues d’ici à 2030, la productivité agricole devra doubler. Et elle devra encore doubler entre 2030 et 2050 ». En effet explique-t-il « L’agriculture en Afrique subsaharienne demeure un moteur de croissance économique des plus importants, et les objectifs de développement durable concernant la pauvreté et la faim passeront par l’augmentation de la productivité de travail des petits exploitants agricoles ».

Alors que la FAO projette la production mondiale de riz à 503 millions de tonnes en 2018/19, l’Afrique verra sûrement sa production augmenter de quelques pourcentages afin de réduire un tant soit peu, la facture pour le moins importante de ses importations de riz.

André Tokpon

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