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PROVAC : « Notre objectif est d’accompagner les pisciculteurs à intensifier leur production à travers des technologies modernes »

Un des rares programme à se consacrer exclusivement à la pisciculture au Bénin, le Projet de Vulgarisation de l’Aquaculture Continental « PROVAC », est entré dans sa 2ème phase depuis 2017. Après une première phase essentiellement consacrée aux formations des pisciculteurs, cette deuxième phase se propose d’accompagner l’objectif du gouvernement dans la filière qui est de réduire les importations de produits halieutiques (73 000 tonnes de poissons congelés importés en 2015) grâce au développement de l’aquaculture continentale, en l’occurrence dans la production du Clarias et du Tilapia. Dans un entretien à nous accorder, Hyppolite Houenou, ingénieur ichtyologue spécialiste en aquaculture et coordonnateur du projet revient sur l’apport du programme à la production halieutique au Bénin. En 2017, la production halieutique a cumulé à 52.686,9 tonnes dont 2773,56 tonnes de tilapia et 1756,10 tonnes de Clarias. Soit la plus taux de production enregistré ces cinq dernières années. Une dynamique que le PROVAC entend décupler à travers l’apport de nouvelles technologies de production aux pisciculteurs bénéficiaires du programme.

 

Agratime.com : Présentez-nous un peu le projet que vous dirigez

Hyppolite Houenou : Il s’agit du projet de vulgarisation de l’aquaculture continental appelé « PROVAC », nous sommes à la deuxième phase du projet. Concrètement, le projet a démarré en 2010 et a pris fin en 2014. Nous étions partis pour 3 ans, suite à une évaluation à mi-parcours nous avons obtenu une phase de prorogation, c’est ce qui nous a amené jusqu’en 2014. Donc, nous avons fait 4 ans au cours de la première phase. Après cela, une requête a été envoyée au Japon, à travers le gouvernement qui a sollicité une deuxième phase. Dans ce cadre, nous avons pu obtenir cet accord et qui nous a permis de démarrer la deuxième phase depuis mars 2017 où a eu lieu le lancement officiel. Donc, Nous sommes pratiquement à la deuxième année d’exécution de la 2ème phase qui va durer maintenant 5 ans donc nous devons finir probablement en fin 2021.

Il faut dire aussi que les objectifs ne sont pas pratiquement les mêmes pour les deux phases. Pour la première phase l’objectif principal a été d’augmenter le nombre de pisciculteurs, par des formations que nous appelons formation ‘’fermier à fermier’’. C’est l’approche qui a été adoptée. Cette approche consiste à faire former les cadres, les collaborateurs, surtout au niveau de la direction de la production halieutique et au niveau des ex-CADER (ATDA, ndlr). Après cette formation des formateurs, nous avons associé des pisciculteurs qui ont été sélectionnés et formés. Nous les appelons les ‘’pisciculteurs clés’’ dans la mesure où, c’est à eux que nous transférons la technologie et ils la mettent en pratique. Donc, ces pisciculteurs clés, nous les suivons et après avoir constaté qu’ils ont une certaine maitrise de la technique, nous faisons passer des communiqués pour enregistrer des candidatures en vue de la formation fermiers à fermiers.

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Cette formation est totalement gratuite et dure quatre jours. Généralement, nous démarrons un mardi et finissons un vendredi. Et c’est une formation théorique suivie de pratique. Donc tous ceux qui veulent s’investir dans cette activité vont s’inscrire au CADER, nous recensons les points focaux au sein desdits CADER, apprécions les candidatures et nous programmons la formation. Après la formation, nous faisons subir aux candidats un test de compréhension et c’est au vu de ces résultats que des attestations sont délivrées et ces pisciculteurs sont reconnus par le projet en tant que pisciculteurs ordinaires qui seront suivis dans leur activité. Pour avoir participé à cette formation, le projet met à leur disposition, un certain nombre d’appui. Les appuis sont relatifs à une certaine quantité d’alevins suivant l’espèce que désire élever le candidat et un aliment pour accompagner. Il faut dire que l’aliment donné ne couvre pas tout le cycle de production mais il couvre au moins les 75% du cycle. C’est au pisciculteur de faire le complément avec son propre financement. C’est ce qui est fait et au cours de la première phase et nous avons pu former 20 pisciculteurs clés et 2975 pisciculteurs ordinaires dont 2621 ont reçu l’appui en alevins et en aliments.

Qu’en est-il de la 2ème phase en cours d’exécution ?

Pour la deuxième phase, l’objectif a un peu changé. Etant donné que nous avons déjà assez formé et que l’objectif du gouvernement est d’augmenter la production, nous nous sommes dit que cette fois-ci, il faut que nous contribuions vraiment à atteindre cet objectif du gouvernement. Ainsi, le programme s’est donné comme objectif d’accompagner les pisciculteurs déjà formé (et ceux qui sont encore formé au cours de cette deuxième phase), à travers les technologies nouvelles pour intensifier leur capacité de production à travers la mise en place de technologie plus moderne de production. Maintenant, par rapport à l’objectif nous continuons de sélectionner les pisciculteurs clés et pour cette deuxième phase nous avons déjà sélectionné et formé 7 pisciculteurs clés au titre de 2017, qui ont été appuyé pour produire les alevins.

Quelles sont vos zones d’intervention ?

A la 1ère phase, le projet intervenait seulement dans 7 départements. Il y a l’Atlantique Littoral, le Mono et le Couffo, Zou et Ouémé Plateau. Tous les 20 pisciculteurs clés formés étaient répartis dans ces certaines communes. Il en a par exemple, à Zinvié, à Ouidah, à Comé, à Athiémé, à Abomey, à Apkahoué, Lanta dans Klouékanmè, Zangananado, Za-Kpota, Adjohoun, Bada, Ifangni, Adjarra, Avrankou, Porto-Novo et Sème….

Vous parliez tantôt de producteur clé et de producteur ordinaire. Quelle est la différence ?

Le producteur clé, c’est lui qui est vraiment agrée, de facto agrée étant donné que nous l’avons sélectionné, formé et appris la technologie de production de semences. Donc c’est eux qui mettent les alevins à la disposition des autres pisciculteurs ordinaires, ils font seulement le grossissement. Ils ne suivent pas la même formation. Il y a des thèmes de formation destiné à chaque catégorie de pisciculteurs.

Qu’est-il advenu des autres pisciculteurs qui n’ont pas reçu d’appui ?

C’est là vous allez comprendre que les critères de sélection des pisciculteurs des deux phases diffèrent compte tenu du changement d’objectif. A la première phase, n’importe qui, qui veut vraiment s’investir dans l’activité peut s’inscrire et suivre la formation. Donc, il s’est fait que certains (un peu plus de 350) n’ont pas construit d’infrastructures et n’ont pas pu recevoir d’appuis. On enregistrait des étudiants qui se sont inscrit mais qui n’avaient pas d’infrastructures. Etant donné que ce projet un projet de coopération technique, c’est seulement la technique que le projet met en place. Le projet ne finance pas les infrastructures. C’est pour cela que pour cette deuxième phase nous avons réorienté pour que ceux qui doivent suivre nos formations, soient ceux qui ont déjà une infrastructure pour pouvoir les suivre. Donc si vous n’avez pas les infrastructures, il ne faut pas vous inscrire pour la formation.

Les 20 producteurs clés ont-ils pu couvrir les 2621 producteurs ordinaires pour la première phase ?

Chaque producteur clé qui a été formé, a la capacité de venir en appui à ses pisciculteurs ordinaires qu’il a formé. Et nous nous mettons en place un réseau pour qu’ils puissent rester en communication à tout moment. En cas de besoin, se faire accompagner par le pisciculteur clé. Ce n’est pas seulement le pisciculteur ordinaire qui va s’approvisionner chez le pisciculteur clé, il y a aussi des pisciculteurs non bénéficiaires du projet qui viennent se procurer les alevins. L’alevin est une denrée périssable et il faut faire une commande d’avance. Néanmoins, nous avons organiser le réseau de manière à ce que le pisciculteur de la commune x puisse appeler le pisciculteur de la commune y, pour se faire servir.

Parfois il y a une pénurie qui s’installe au niveau des alevins surtout pour les éleveurs qui utilise les cages flottantes car ils ont besoins des alevins d’une certaine taille. Du coup, prendre des alevins de petite taille ne les arrangerait pas, il faut un pré-grossissement. C’est pourquoi, nous conseillons à nos producteurs de se spécialiser. De prendre une filière donnée. Si c’est la filière production d’alevins, ils s’arrêtent là. Mais il faut créer une filière production juvénile, là ce sont les alevins qui seront pré-grossis pour atteindre une taille moyenne de 25 à 30g (gramme) même 50g. ce qui réduirait le cycle de production de ceux font l’élevage en cage flottante même ce qui le font en étang peuvent s’approvisionner et au bout de quatre à cinq mois, ils ont déjà une taille commerciale.

Quels sont les espèces en production chez vos bénéficiaires ?

Nous n’avons maitrisé que deux espèces. Il y a le tilapia (Oreochromis) et le poisson chat africain (Clarias). Et la nouvelle technologie que le Provac a apportée, c’est de produire en matière de tilapia des mono sexes males. Parce que dans la biologie, le mal croit plus que la femelle. C’est pour cela que nous avons fait l’option de produire plus de mâles en vue de permettre aux producteurs d’atteindre le poids commercial en temps réel.

Ce choix faisait partie des contraintes qui ont été relevées au cours de l’étude de l’état des lieux. Les producteurs ne maitrisaient pas d’abord la conduite donc ils mettaient tout ensemble, ne faisaient pas le sexage et le résultat en fin de cycle n’est pas concluant. Ce n’est pas que les autres ne sont pas produits, ils le sont toujours mais en faible quantité. Mais pour conduire une pisciculture réelle et avoir les résultats escomptés, il faut suivre cet itinéraire technique qui vous amène à un résultat concluant.

Avec les nouvelles techniques que vous avez enseigné à vos bénéficiaires, avez-vous notez une nette amélioration dans la façon de conduire leur élevage ?

Véritablement, beaucoup de choses ont changé. Et ceux qui sont même mieux placé, c’est les producteurs eux-mêmes. Si je me mets à tout dire c’est comme si je suis en train de prêcher pour ma paroisse.

Effectivement, au démarrage du Provac, il faut dire qu’il y a beaucoup de choses qui n’étaient pas maitrisé par les producteurs. En matière de préparation d’un étang par exemple. Avant les gens ne le faisaient pas et dans la littérature ils ont lu qu’on utilise de la chaux-vive mais parce qu’elle coutait les yeux de la tête, les gens ne le faisaient pas. Avec le programme, nous avons eu quand même à trouver un substitut qu’est le chlore et qui est à moindre coût. Avec ça nous avons enseigné aux pisciculteurs comment curer l’étang afin de maitriser la population de poissons qu’ils ont et savoir la quantité d’aliments qu’il faut donner. Tout cela n’était pas maitrisé.

Il y a aussi la qualité de l’aliment. Les gens servaient l’aliment en poudre. On les a formé afin qu’ils puissent mettre à disposition des poissons des aliments granulés qui sont mieux contrôlables parce que quand vous mettez l’aliment dans l’eau, vous pouvez compter si le poisson a tout mangé ou pas. Maintenant, comment nourrir le poisson. Il ne s’agit pas d’aller à l’étang et de jeter le kilo prévu pour le poisson ; Non. Il faut nourrir le poisson progressivement et avec ça des gens ont fait des économies d’aliments et ça fait augmenter leur bénéfice.

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Autre chose, c’est l’utilisation des zooplanctons pour nourrir les larves de clarias, pour faire la reproduction artificielle de clarias. La reproduction a été enseignée à tous les producteurs et ils savent comment produire des alevins de façon artificielle.  Pour pouvoir réduire les mortalités au cours de la production, il a été enseigné les mécanismes pour utiliser les aliments vivants, les zooplanctons. Le clarias c’est un carnivore et il saute sur tout ce qui bouge. Donc comment contrôler et faire le siphonage. C’est tous ces petits exercices qui font que le taux de mortalité a considérablement baissé. Dans certaines fermes, les gens se plaignent du taux de mortalité. Avec les experts japonais nous allions sur le terrain pour les études et les gens parvenaient à déceler les difficultés et le problème est résolu.

L’infrastructure de production n’est pas la même que l’infrastructure d’élevage.  Les gens ont essayé de montrer dans quelle infrastructure faire la reproduction du tilapia. L’infrastructure de production, il faut une écloserie et des bassins d’une certaine longueur donnée pour faire le couplage. Ce qui n’était pas fait. C’est une technologie qui a été enseignée et que les producteurs maitrisent bien.

Nous avons aujourd’hui un pisciculteur clé à Zè. On l’appelle partout pour solliciter ses services. Il est même allé en Egypte. On a encore un autre qui est sollicité au Mali pour des consultations.  C’est dire que cette technologie qui est enseignée, nous l’avons mis en œuvre.

Quelles sont les différentes tailles de poissons mis en vente chez vos producteurs ?

En général il faut parler de la taille commerciale qui varie entre 200 et 800g pour le tilapia mais cela dépend fortement du client. Pour les tailles moyennes de 800g, ce sont les maquis, les hôtels qui en font la demande. Ce sont les 300g qui coulent le plus sur le marché. Pour le clarias, la taille moyenne commerciale est comprise en 150 et 200g. ces tailles sont généralement fumées et vendus sous forme courbée sur le marché. Mais il y a des clients qui aiment les tailles de 500g voire 800g. d’autres préfèrent les tailles de 1kg ou 1,5kg.

Pour obtenir un poisson clarias de 150g, 200g ou 300g, il trois mois d’élevage, mais à quatre mois, vous pouvez atteindre 500g. dans le même temps, il faut observer jusqu’à quatre mois d’élevage pour obtenir un poisson tilapia de 200g car la croissance du tilapia est plus lente que celle du clarias.

Sur quel marché vos bénéficiaires vendent-ils leurs produits ?

Le problème de marché dépend de l’espèce, parce que le tilapia est consommé totalement au Bénin. Il arrive dès fois où les producteurs n’arrivent pas à satisfaire toute la demande sinon le marché existe. C’est le marché de clarias qui pose un petit problème. Avec la vulgarisation de l’aquaculture nous sommes arrivés à un niveau où beaucoup de pisciculteurs sont engagés à produire et ils produisent. En 2016, quand la monnaie du Nigéria a connu un problème, alors le cours a chuté et les pisciculteurs se sont retrouvés avec les produits sous les bras. Ça a été un problème très difficile à gérer et beaucoup ont bradé leur produit.

Pour trouver solution à ce problème, nous réfléchissons en collaboration avec d’autres projets à des moyens de transformation. Après la fin du cycle, si vous ne vendez pas le produit, c’est que vous perdez. Présentement, nous avons déjà fait des essais de transformation de clarias, en filet, en boulette, avec les tertiaires. Il y a aussi ACMA qui aide les groupements de mareyeuses à construire des mini séchoirs. Ceux sont ces actions qui vont vraiment aider le projet. Il est suggéré que nous cherchons d’autres marchés que le Nigéria mais aujourd’hui, le clarias va plus au Nigéria que le tilapia.

Y-a-t-il un contrôle sur la qualité des aliments donnés aux poissons pour éviter des cas d’intoxications aux consommateurs ?

Les aliments sont souvent importés du Nigéria mais il y a un contrôle qui est fait par la direction des pêches. Ce n’est pas le projet qui le fait. Au début, on avait un seul point de vente. Donc le programme a œuvré au vu du nombre de producteurs qui augmente, pour qu’il y ait plusieurs vendeurs. Présentement, il y a tout une panoplie de marque qui vient mais nous faisons des essais avec ces différentes marques pour voir la marque qu’il faut conseiller à nos producteurs. On en a déjà fait. Et on conseille le Streating, le copinx à nos bénéficiaires. L’essai que nous avons fait à la première phase c’est ce que ça a donné. A la deuxième phase nous n’avons pas encore fait ces essais. Le problème aussi, c’est que nous avons déjà retenu certaines marques mais souvent il y a pénurie. Les importateurs n’arrivent pas à mettre sur le marché la même marque. Donc vous adoptez une marque et quelques mois après, les gens changent. C’est là la difficulté.

Quelles sont les perspectives que le Provac a pour ses bénéficiaires pour les années à venir ?

Présentement, notre préoccupation est d’aider nos pisciculteurs clés à pouvoir bénéficier de crédit. Pendant que nous sommes encore là nous allons mettre notre appui technique pour que l’usage de ces crédits soit vraiment profitable. Autre chose, c’est d’œuvrer pour que les firmes de production d’aliments puissent vraiment trouver l’opportunité d’installer une fabrique d’aliments au Bénin. Ceci va permettre la réduction du problème d’aliments au profit des producteurs. C’est vraiment un problème qui entrave le développement de l’aquaculture.

Je me réjouis du fait qu’il y a de cela deux semaines, le conseil des ministres a autorisé un partenaire qui déjà s’est porté garant pour installer une fabrique d’aliments dans l’Ouémé. Ça c’est une bonne nouvelle que nous avons reçue. Reste à savoir quelle qualité d’aliments il va produire. Nous sommes en train de vouloir le rencontrer et de discuter avec lui pour qu’il puisse nous servir ce dont nous avons besoin. Si on peut arriver à résoudre ces deux problèmes, c’est que la production halieutique va connaitre un essor et va résoudre le problème d’aliment pour la production halieutique.

L’autre perspective est de promouvoir d’autres infrastructures autres que celles que nous avons réalisé les années antérieures, c’est les enclos et les cages de poisson. Aujourd’hui nous avons des plans d’eau qui ne sont pas encore exploités. L’idée c’est de contrôler d’abord ceux qui sont déjà installé, de faire des études de capacité de charge de ses plans d’eaux pour que les gens n’aillent pas anarchiquement. C’est pour éviter les catastrophes. Donc nous allons contrôler tout ça et encourager les gens à aller faire de la pisciculture en cage flottante pour augmenter notre capacité de production de poissons et surtout le tilapia qui est en majorité élevé dans ces cages. Cette espèce serait alors disponible à un coût raisonnable pour que les populations cessent d’aller se procurer des poissons congelés dont nous ne maitrisons pas la provenance.

Propos recueillis par André TOKPON

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3 commentaires

  1. C’est encourageant ce programme d’appui.
    Je me donne à votre programme, car ça coincide avec ma formation de base. Je suis un technicien superieur en hydrobiologie appliquée. Donc hydrobiologiste de formation

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