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Sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires : une réunion controversée avant démarrage

Après le Sommet de 2021 sur les systèmes alimentaires, les Nations Unies (ONU) prévoient de se réunir du 24 au 26 juillet 2023 à Rome en Italie pour faire le suivi. Mais cette rencontre de haut niveau ne fait pas l’unanimité : des mouvements sociaux et peuples autochtones en pressentent un « piège d’adhésion ».

Dans moins d’une semaine, les gouvernants et acteurs de la société civile du monde se réuniront dans les locaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Ceci dans le cadre du Sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires. Ce sont trois jours de conclave, « Moment de l’ONU pour faire l’inventaire des systèmes alimentaires ».

Le Sommet est co-organisé par l’ONU et l’Italie pour promouvoir la sécurité alimentaire. Il intervient deux ans après la réunion de 2021, où des milliers de personnes venues de 193 pays ont pris des engagements pour accélérer la transformation des systèmes alimentaires. Alors que le monde traverse une crise sanitaire, climatique et alimentaire avec, en 2020, près de 3,1 milliards de personnes « incapables » de manger sain selon l’ONU qui en déduit une augmentation supplémentaire de 112 millions de victimes entre 2019 et 2020.

Ainsi, la communauté internationale rendra compte des progrès réalisés depuis le dernier Sommet et discutera des perspectives en vue de réaliser pleinement l’Agenda 2030 (ODD). Pour la réussite de l’événement, l’ONU implique ses institutions spécialisées dans l’alimentation,  l’agriculture, le financement. Au menu, une cohorte de thèmes actuels liés aux pratiques alimentaires, innovations, droits fonciers et aux investissements publics et privés, etc.

« La réunion de trois jours soulignera davantage le rôle central des transformations des systèmes alimentaires dans l’avancement global des ODD avant le Sommet sur les objectifs de développement durable en septembre 2023. Ce sera également un espace propice pour que les pays partagent des histoires de réussite et des premiers signes de transformation et maintenir l’élan d’une action audacieuse pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires », selon un communiqué publié en février sur le site des Nations Unies.

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Des opposants

Si le Sommet de l’ONU met le cap sur le suivi, il y a plus urgent selon les mouvements sociaux et les peuples autochtones. Ils ont exprimé leur position, mi-juillet, à travers une déclaration politique intitulée « Déclaration de la Réponse autonome des peuples au Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires+2 ». Ladite déclaration a été signée par plus de mille organisations et relève des attentes non satisfaites, selon elles, à l’issue du Sommet de 2021.

« La controverse principale autour du Sommet réside dans le conflit entre la perpétuation des systèmes alimentaires industriels pilotés par les entreprises et l’impératif d’une transformation des systèmes alimentaires agroécologiques, fondée sur les droits humains, vers la souveraineté alimentaire », lit-on.

Dans le manifeste consulté en ligne par Agratime, les organisations dissidentes font savoir que des parties prenantes de la réunion auraient été déçues. Elles déplorent aussi le non-respect des droits humains et l’exclusion des « gouvernements nationaux dans leur gouvernance ».

Au vu des problèmes soulevés, la crainte de la société civile pour le Sommet de Rome est que celui-ci s’érige en « un piège d’adhésion » des gouvernants quand bien même le Sommet « ne prévoit pas de résultat convenu au niveau intergouvernemental et néglige le besoin urgent de réponses concertées au niveau mondial aux crises alimentaires systémiques ».

Comme recommandation, la déclaration, appuyée par un communiqué de presse,  préconise la mise en place d’une « action urgente et coordonnée » susceptible de « surmonter la crise mondiale de la faim et de la malnutrition, avec une attention particulière aux besoins, droits et demandes des personnes les plus touchées. »

Du côté de l’ONU, rien ne présage du report du Sommet qui sera ouvert le lundi prochain.

Emmanuel M. LOCONON

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