ActualitésEnvironnement
A la Une

‘’Vendredi de l’académie’’ à l’Ansalb : le débat des emballages biodégradables

La commission permanente agriculture, élevage et pêche, foresterie et arboriculture (CPA) de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) a organisé un énième ‘’Vendredi de l’académie’’. Le rendez-vous scientifique du 30 juin 2023 tenu au sein de l’amphithéâtre Isba de la Faculté des sciences de la santé (FSS) a porté sur les solutions novatrices de lutte contre les sachets plastiques au Bénin.

Environ 139 mille kilogrammes de déchets plastiques sont produits au Bénin par jour, soit un peu moins de 8% des déchets solides municipaux. De plus, 83% de ces déchets mal gérés sont déversés dans l’environnement selon les chiffres communiqués par le président de la CPA, le professeur émérite Mansourou Moudachirou. Le phénomène constitue pour le pays autant que pour le monde un défi majeur qui, malgré les mesures coercitives prises par l’Etat, peine à être relevé.

Par ailleurs, des alternatives dont des emballages biodégradables sont proposées pour substituer les emballages plastiques. Mais il reste beaucoup d’efforts à consentir pour changer de paradigme selon les observateurs. Des académiciens et acteurs du domaine ont débattu, lors de la première session de 2023 du ‘’Vendredi de l’académie’’, du ‘’Développement des emballages biodégradables à partir des matériaux locaux’’.

La commission permanente agriculture de l’Ansalb vise à travers cette rencontre scientifique, à examiner les solutions novatrices mises en place au Bénin pour réduire les dégâts des déchets plastiques sur l’environnement. Dans son mot de bienvenue, le professeur Mansourou Moudachirou est revenu particulièrement sur les enjeux à la fois environnementaux et sanitaires du fléau. « Le constat immédiat est que nous n’arrivons pas à gérer ces déchets plastiques », fait-il remarquer.

LIRE AUSSI Environnement et sachet plastique : quatre questions à Sandra Idossou

La quintessence des quatre communications animées

Le ‘’Vendredi de l’académie’’ s’est déroulé autour de quatre communications. Les deux premières portent sur l’impact des emballages feuilles végétales et de l’emballage plastique actif biodégradable à base de fibres végétales locales et d’huile essentielle, sur la qualité et la conservation des aliments. A tour de rôle, les docteurs Romaric Ouétchéhou et Mathias Hounsou ont démontré, l’un, que la feuille de banane conserve mieux l’akassa que les feuilles de teck et de thalia geniculata communément appelée ‘’afléman’’, l’autre, que le bioplastique actif augmente de 66,7% la durée de conservation du waragashi (produit laitier). En bref, les feuilles végétales participent de la conservation des aliments périssables.

Quant au Docteur Hermann Yandjou, son exposé a permis de comprendre comment la sciure de bois sert dans la production industrielle d’emballages composites biodégradables. Cette matière offre, ajoute-t-il, des meilleures résistances mécaniques nécessaires dans la production.

La dernière communication a exploré la question de ‘’l’efficacité économique des chaînes de valeurs des emballages alimentaires biodégradables végétaux’’. Après étude, Docteur Pascaline Agboca en vient aux résultats que « les emballages alimentaires biodégradables végétaux  « feuilles de thalia geniculata » disposent de la chaîne de valeurs la plus efficace économiquement ».

Des recommandations

Au terme des différentes communications, les participants ont posé diverses questions liées entre autres au coût des emballages biodégradables par rapport aux sachets plastiques. Pour le moment, cela n’est pas encore économiquement évalué, font savoir les communicateurs. Tout compte fait, les emballages feuilles végétales constituent pour le moment une alternative au vu des explications des communicateurs.

En outre, les chercheurs reviennent sur leur responsabilité dans le développement de la chaîne de production des emballages biodégradables. « Si nous arrivons à les mettre en place, même si le coût est un peu élevé, si on interdit l’autre [sachet plastique], je pense que les gens vont avoir recours à ça [emballage biodégradable] », soutient Docteur Romaric Ouétchéhou. Aussi les chercheurs ont-ils recommandé au pouvoir public de financer les recherches scientifiques en la matière.

En définitive, le ‘’Vendredi de l’académie’’ a été un pari gagné pour la commission permanente agriculture de l’Ansalb. Ce rendez-vous a permis de revisiter un chantier encore embryonnaire. « Nous entamons une aventure au niveau de ces emballages biodégradables et, par conséquent, il y a encore du chemin à faire », a conclu le professeur Mansourou Moudachirou.

Emmanuel M. LOCONON

LIRE AUSSI Bénin : Des universitaires de l’ANSALB se préoccupent de la Biotechnologie dans l’agriculture

Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
%d blogueurs aiment cette page :

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité