Le mercredi 29 octobre 2025, la France et le Japon ont signé un accord pour sécuriser les exportations de viandes et d’abats des porcs. L’Afrique étant exposée à la présence de la peste porcine (PPA), que gagnerait le continent à s’inspirer de cette entente conclue entre les deux grands pays d’Europe et d’Asie ?
Diplomatie vétérinaire : ce que l’Afrique peut apprendre de l’accord France-Japon
Bien vrai que l’accord ait été établi entre deux pays non africains, le continent peut rêver grand quant aux avantages à y tirer. En effet, l’Afrique, longtemps pénalisée par des alertes sanitaires pourrait s’inspirer d’une telle approche en travaillant à défendre et valoriser ses filières locales tout en les alignant sur les normes internationales. Par exemple, les grands pays présents dans la filière porcine pourraient accéder aux marchés asiatiques en renforçant la surveillance vétérinaire, la traçabilité et la certification. Ce qui leur permettra de négocier des accords bilatéraux. Si la France peut sécuriser ses exportations vers le Japon, pourquoi pas le Bénin vers un autre pays d’Asie ? Cela suppose une montée en compétence institutionnelle et une diplomatie économique plus offensive.
Accord France-Japon : un miroir stratégique pour les filières africaines
Pour l’Afrique, il s’agira de passer d’une posture défensive à une stratégie proactive, où les crises sanitaires deviennent des leviers de transformation. Il faudrait donc créer des agences sanitaires crédibles et reconnues à l’international et former des négociateurs spécialisés en diplomatie vétérinaire. Aussi, investir dans la cartographie sanitaire pour isoler les zones à risque tout en mettant à contribution les organisations sous-régionales, régionales et continentales (CEDEAO, SADC, UA) dans l’harmonisation des standards.
Faut-il le souligner, en Afrique, l’élevage du porc est une activité en croissance, particulièrement en Afrique subsaharienne, où le Nigéria est le producteur principal avec 9,51 millions de têtes. Au Bénin, la filière porcine est passée en 2024 à 1.002.585 têtes par rapport à l’année 2023 où elle était estimée à 910.477 têtes.
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