
Le gouvernement béninois a lancé, le 12 février 2025, le projet de développement des infrastructures agricoles et de désenclavement dans la basse et moyenne vallée de l’Ouémé (PDIAD-BMVO). Ce projet vise à promouvoir des filières telles que le riz, le maïs, le maraîchage et la pêche dans le département de l’Ouémé, avec pour objectif de moderniser l’agriculture béninoise et de renforcer la sécurité alimentaire.
Depuis 2016, d’importants investissements en lien avec le programme d’action du gouvernement (PAG) sont réalisés dans le secteur agricole du Bénin. Cela a permis entre autres de doubler la production de riz, passant de 204 000 tonnes à 650 000 tonnes environ en 2024. Dans cette dynamique, le gouvernement ambitionne d’atteindre 1 000 000 de tonnes de riz paddy d’ici 2026, et le PDIAD-BMVO se veut un levier clé pour atteindre cet objectif. En effet, le PDIAD-BMVO permettra de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations cibles de la vallée de l’Ouémé.
« Il concernera spécifiquement l’accroissement d’au moins 60% des productions agricole et halieutique de la zone du projet sur une base durable et résiliente. Il permettra de diversifier et d’accroître d’au moins 50% les revenus issus des chaînes de valeur agricoles et halieutiques. Il permettra également de désenclaver la zone du projet pour faciliter la commercialisation des produits et enfin de renforcer les capacités adaptives », a confié Félix Gbaguidi, coordonnateur dudit projet.

De façon pratique, il ambitionne de toucher environ 7 000 ménages, soit 45 000 personnes, dont 45% de femmes et 10% de jeunes, avec un impact indirect sur 10 000 autres personnes. Le PDIAD-BMVO s’étend sur une durée de cinq (05) ans à compter de fin 2024 à début 2029 et se décline en six composantes. Il prévoit la mise en place de 2 155 hectares de périmètres irrigués sur sept sites, l’installation de 100 étangs piscicoles, et la construction de pistes et de ponts pour faciliter l’écoulement des produits agricoles.
Financé à hauteur de 95 milliards de FCFA par la Banque islamique de développement (65 milliards de FCFA) et la Banque ouest-africaine de développement (28 milliards de FCFA), il embrasse les communes d’Adjohoun, Dangbo et Aguégué dans le département de l’Ouémé. En tout, 7 villages seront impactés : Hounzounmè, Titonou, Wéhogbadji, Akpassa-klékoussa, Agbangnika, Djèkpè et Agbanto. « Il s’agit d’un projet innovant et prometteur de richesse pour la basse et la moyenne vallée de l’Ouémé… qui va améliorer les conditions de vie de notre communauté », a déclaré, au nom des communes bénéficiaires, Maoudo Djossou, maire de la commune de Dangbo.

Le ministre de l’agriculture, Gaston Dossouhoui, a souligné que le projet n’est pas générique mais constitue un investissement spécifique et structurant. Il a promis que le gouvernement mettra tout en œuvre pour assurer sa mise en œuvre réussie.
« Nous allons relier l’Ouémé à l’Atlantique par des voies sérieuses… Nous allons utiliser toutes les armes en notre possession pour aider à ce que ce projet soit mis en œuvre de manière systématique, régulière et que nous ayons consommé les ressources avant terme », a-t-il rassuré.

Le projet bénéficie également du soutien de nombreuses parties prenantes, dont les organisations paysannes et les producteurs de la vallée de l’Ouémé, qui se sont engagés à travailler ensemble pour la réussite de ce projet.
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